En Amérique du Nord, le virus du rabougrissement du framboisier (RBDV) peut infecter plusieurs hôtes, mais cause des dommages principalement à la framboise rouge, la framboise noire et la mûre. Cet organisme se transmet par la semence et le pollen, ce qui lui confère la capacité d’être disséminé rapidement et abondamment. À cet effet le taux de transmission est estimé à 90%.
Même si le nom du virus suggère l’expression de plantes rabougries, la majorité des infections demeurent asymptomatiques. En effet, plusieurs cultivars sont tolérants au RDBV et peuvent être infectés sans présenter de symptômes. Chez les cultivars sensibles, on observe des chloroses foliaires et la formation de fruits grenailles, ce qui réduit le rendement et compromet la commercialisation sur le marché du fruit frais. Le symptôme de rabougrissement s’exprimerait seulement en co-infection avec d’autres virus, notamment le virus de la nécrose du framboisier (Black raspberry necrosis virus ou BRNV).
Transmise par le pollen, cette maladie peut se propager rapidement dans une parcelle lors de la pollinisation. Bien que certaines variétés soient plus tolérantes que d’autres, les variétés remontantes seraient plus susceptibles à ce virus en raison du grand nombre de fleurs produites par année.
Sa transmission par le pollen peut se faire de manière horizontale ou verticale. Il peut donc se transmettre d’un plant à l’autre au cours de la saison ainsi qu'à la progéniture des plants infectés.
Feuilles : Jaunissement chlorotique internervaire des feuilles, alors que les nervures demeurent vert foncé. Chez certains cultivars, des anneaux ou des lignes chlorotiques sont observables.
Fruits : Fruits moins nombreux, moins gros. L’avortement des drupéoles peut causer de la grenaille chez certains cultivars de framboise.
En co-infection avec d’autres virus, le RBDV peut causer des symptômes d’avortement, de malformation des fruits et de chlorose des feuilles.
Plante entière : Ralentissement de la croissance et rabougrissement des plants lorsqu’en co-infection avec d’autres virus. Chez certain cultivar, on observe aussi une diminution de la hauteur et du diamètre des cannes. Augmentation de la mort hivernale.
Tige : Diminution du nombre de primocanes.
Les symptômes peuvent être confondus avec des dommages causés par la Simazine ou avec d’autres infections virales.
Il n’existe aucun traitement curatif contre le RDBV. Il est recommandé d’arracher les framboisiers cultivés infectés ainsi que les framboisiers sauvages qui pourraient se retrouver autour des parcelles. Puisque l’infection semble se produire principalement via la pollinisation, une autre piste pour limiter la propagation du virus est d’enlever les fleurs des plantes qui sont en établissement.
Le meilleur moment pour dépister la maladie est au printemps, alors que les symptômes sont les plus évidents. Il est possible d’envoyer de jeunes feuilles entièrement déployées dans un laboratoire afin de déceler la présence du virus du rabougrissement du framboisier. De plus, éviter d’introduire le virus en s’assurant de s’approvisionner avec des boutures saines, exemptes de virus.
https://www.ontario.ca/page/raspberry-bushy-dwarf-virus
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Ellis M. A., Converse R. H., Williams R. N. & Williamson B. (Eds) (1991). Anthracnose. Dans Compendium of Raspberry and Blackberry Diseases and Insects. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 3-5.