La tige d’un rosier montre des cicatrices liégeuses sur la tige près de la fleur. Les fleurs n'ouvrent pas. Ces symptômes sont causés par l’éthylène (C2H4). Une mesure de la concentration en éthylène dans la serre a été prise très tôt le matin avec un appareil Gastech. La concentration variait entre 1 et 5 ppm. La fournaise à air chaud était percée, ce qui a causé une combustion incomplète des gaz et conduit à une accumulation d’éthylène dans la serre. L’éthylène est dommageable pour les plantes à une concentration supérieure à 0,1 ppm.
Description

L'éthylène (C2H4) est une hormone végétale volatile qui contrôle de nombreux processus physiologiques parmi lesquels la sénescence, la maturation des fruits et l’abscission des fleurs et des feuilles. L’éthylène est également un gaz incolore et inodore produit lors de la combustion incomplète de diverses substances (propane, essence, gaz naturel). Certains symptômes d'exposition peuvent être transitoires, alors que d'autres apparaissent longtemps après l'exposition à l'éthylène. Les serres en polyéthylène sont plus étanches que les serres en verre et tendent à accumuler plus de gaz polluants. Les symptômes se manifestent surtout l’hiver.
 
Les plantes sont très sensibles aux dommages causés par l’éthylène à une concentration supérieure à 0,1 ppm. Certaines cultures sont très sensibles à l'éthylène (calcéolaire, cuphéa, impatiente, pétunia, rose, etc.) tandis que d’autres le sont moins (fuchsia, gardénie, poinsettia). La réaction d'une plante à l'éthylène peut varier selon la température, la concentration en éthylène, la durée d'exposition, la sensibilité de la plante et son stade de développement. La réponse des plantes à une concentration élevée d’éthylène (> 0,1 ppm) est habituellement bien décrite. À l’inverse, il peut être plus difficile de reconnaître les symptômes des plantes exposées à de faibles concentrations (<0,05 ppm). Une faible concentration d'exposition à l'éthylène sur de longues périodes peut survenir pendant la production en serre, par exemple, lorsqu'une fournaise fonctionne mal et produit de l'éthylène à l'intérieur de la serre. Généralement, les plants situés dans l’environnement immédiat des appareils défectueux sont affectés en premier, sinon ils sont localisés en foyer ou en rangée. Aucun autre polluant atmosphérique ne provoque une gamme de symptômes aussi grande que l'éthylène. Des pertes de plant peuvent survenir en serre, mais également lorsqu’ils sont expédiés ou entreposés dans les mêmes lieux que des fruits et des légumes qui produisent beaucoup d’éthylène. Les pertes en postrécolte peuvent être importantes.

Symptômes et dommages

Feuille : jaunissement, nécrose, déformation, épinastie, abscission, flétrissement et sénescence prématurée. Sur les plantes vertes, production de taches humides sur les vieilles feuilles.
 
Fleur : retard ou réduction de la floraison, réduction de la taille des fleurs, déformation, abscission, flétrissement et sénescence prématurée.
 
Tige : affecte la longueur des entrenœuds, prolifération de pousses latérales et déformation (tordue, épaississement).
 
Plant : retard de croissance et sénescence prématurée.

Prévention

Pour prévenir les dommages causés par l’éthylène, assurer un entretien périodique des systèmes de chauffage et de tous les appareils utilisés dans les serres (ventilation, cheminées d'aération, les conduites de carburant, etc.) pour une combustion complète des gaz. Lorsque l’éthylène est soupçonné, ventiler la serre avec de l’air extérieur et corriger la source d’éthylène. Faire analyser un échantillon d'air par un laboratoire reconnu. L'utilisation de plantes indicatrices très sensibles à l'éthylène est l'un des moyens les plus faciles de détecter le gaz. La tomate (épinastie), les cuphéas (perte des fleurs) et le cresson (croissance ralentie, feuilles déformées) réagissent de manière spectaculaire, même à des concentrations aussi faibles que 0,01 ppm. Assurer un environnement de croissance sain des plants en tenant compte des zones d'expédition (quai de chargement) qui contiennent souvent de l’éthylène émis par les véhicules.

Références et liens

Chase A. R. (Ed) (1997). Air Pollution. Dans Compendium of Ornamental Foliage Plant Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 71.
 
Daughtrey M. L., Wick R. L. & Peterson J. L. (Eds) (2006). Air Pollution Injury. Dans Compendium of Flowering Potted Plant Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 77-78.
 
Dreistadt S. H. (2001). Ethylene. Dans Integrated Pest Management for Floriculture and Nurseries. University of California, Publication 3402. p. 67.

https://www.pthorticulture.com/fr/zone-du-savoir/preoccupations-en-lien-avec-lethylene-en-production-serricole/

https://www.agrireseau.net/legumesdeserre/documents/b01cs99.pdf

http://www.hort.cornell.edu/mattson/leatherwood/

https://www.canr.msu.edu/news/prevent_ethylene_and_carbon_monoxide_from_occurring_in_your_greenhouse