Blanc
Powdery mildew
À la face supérieure des feuilles d’un rosier, présence de nombreuses taches poudreuses blanchâtres à grisâtres. La marge des feuilles tend à s’enrouler vers le haut. Les observations microscopiques ont révélé la présence du blanc sur les feuilles et les pétioles. Chez le rosier, le blanc est causé principalement par le champignon Podosphaera pannosa (syn. : Sphaerotheca pannosa).
Description

Les champignons causant les blancs (oïdium) sont des parasites obligatoires. Ils tuent rarement leurs hôtes puisqu’ils sont nécessaires à leur survie. Il existe plusieurs genres de blanc et une gamme d’hôtes très variée. Chez les plantes ornementales, les blancs sont fréquents, mais les dommages sont généralement mineurs principalement parce ce que le champignon ne s’attaque qu’à la couche superficielle des feuilles. Chez le rosier, le blanc est causé par le champignon Podosphaera pannosa (syn. : Sphaerotheca pannosa) et c’est une des maladies les plus communes et importantes. Ce champignon affecte également certains arbres fruitiers ornementaux (abricotier, amandier, pêcher, poirier) et les vignes ornementales. Les rosiers grimpants, les floribundas et les hybrides de thé seraient parmi les plus sensibles à la maladie. Les jeunes feuilles de rosier sont plus sensibles que les feuilles matures. Le blanc diminue la croissance foliaire, la photosynthèse et la qualité et le nombre de fleurs produites. Il affecte également la qualité esthétique des plants et affaiblis les plants en s’attaquant aux bourgeons, aux jeunes feuilles et à l’extrémité des jeunes pousses.

Cycle de la vie

En champ ou en pépinière, la survie du champignon est assurée par le mycélium présent sur les bourgeons et les spores de survie (cléistothèces) formées dans les débris de culture de la saison précédente (feuille et tige). Les cléistothèces d'oïdium se conservent peu de temps dans le sol. Si les bourgeons sont infectés, les nouvelles pousses le seront et fourniront l’inoculum requis pour les infections secondaires sur les feuilles. Lorsque l’infection a lieu par les cléistothèces, ceux-ci s’imbibent d’eau, se rompent puis éjectent des ascospores qui infectent le feuillage sain. C’est l’infection primaire. Les spores sont disséminées par le vent et l’eau (pluie et éclaboussure). La germination des spores requiert une température optimale de 21 °C et une humidité relative élevée (entre 95 et 99 %). Lorsque l’humidité relative est saturée, la germination cesse. La présence d’eau libre à la surface des feuilles diminue la germination des spores et la croissance du champignon. La croissance mycélienne est optimale entre 18 et 25 °C.
 
Le champignon pénètre directement dans les cellules épidermiques des feuilles grâce à un appressorium. Le développement du champignon est favorisé lors de périodes sèches avec des journées chaudes et des nuits fraîches. Sur les feuilles infectées, un deuxième type de spores, les conidies, se développent et apparaissent sous la forme de baril et sont accolées en chaîne. C’est ce qui donne à la feuille infectée une apparence poudreuse. C’est l’infection secondaire. Ce signe apparait le printemps et à l’automne lorsque le temps est plus frais et humide. L’éjection des conidies nécessite des variations de l’humidité relative. Le développement du blanc est favorisé dans les zones ombragées ou à faible luminosité, lorsque la densité de plants est élevée et quand de grands écarts de température entre le jour et la nuit sont enregistrés. À la fin de l'été, les cléistothèces se forment à la surface des feuilles et assureront les nouvelles infections l’année suivante. Les symptômes se manifestent 4 à 6 jours après l’infection.
 
En serre, le cycle de la maladie est le même qu’en champ, mais il n’y a pas de cléistothèces. L’inoculum est dispersé par les courants d’air, les travailleurs et certains insectes. Les conditions optimales pour le développement du blanc sur les feuilles sont une température d’environ 20 °C et une humidité relative élevée (> 95 %).

Symptômes et dommages

Bourgeon : les bourgeons dormants infectés avortent ou se développent au printemps, mais ils sont rabougris et couverts d’un mycélium blanchâtre. Ils finissent par se dessécher.
 
Feuille : sur les jeunes feuilles, présence de petites cloques ou pustules légèrement surélevées et de zones rouges à la face supérieure. Un apparait sur les discrètes taches. Les jeunes feuilles sont tordues et déformées. Sur les feuilles âgées, présence de taches circulaires à irrégulières couvertes d’un mycélium blanc grisâtre. Les vieilles feuilles ne sont pas ou peu déformées. Sur les feuilles (jeunes et âgées) gravement atteintes, les taches se multiplient rapidement et se regroupent pour couvrir presque entièrement d’un duvet blanc de mycélium les faces supérieure et inférieure. Les feuilles jaunissent puis brunissent et forment des zones nécrotiques. Le blanc peut causer la sénescence des feuilles et une défoliation précoce.
 
Fleur : les fleurs infectées sont issues de bourgeons floraux infectés. Le mycélium blanc est visible sur les sépales lorsque les fleurs ne sont pas encore écloses. Les fleurs ont des anomalies de coloration, sont plus petites et meurent éventuellement.
 
Tige (pousse) : les pousses issues de bourgeons infectés sont déjà couvertes d’un mycélium blanc. Le champignon se développe en premier autour des épines puis sur les pousses vertes. L’extrémité des jeunes pousses est très sensible au blanc et peut occasionnellement se courber.
 
Plant : la croissance est ralentie, mais la mortalité est plutôt rare.

Méthodes de lutte

En pépinière, pour prévenir le développement de la maladie, il faut cultiver les plantes ornementales sur un site ensoleillé et aéré, favoriser une bonne circulation d'air entre les plantes et les arbres, assurer une fertilisation équilibrée pour éviter la croissance luxuriante et dense, contrôler les mauvaises herbes, utiliser des cultivars résistants ou tolérants si possible et enlever et détruire les plantes infectées et les déchets de culture. Éviter les arrosages en fin de journée. Des traitements fongiques sont disponibles.
 
En serre, en plus des précautions requises en champ, il faut éviter les arrosages excessifs surtout en fin de journée, éliminer les zones de faible luminosité, les tissus infectés et les mauvaises herbes dans et autour des serres. Utiliser la brumisation pour assurer la présence d’eau libre à la surface des feuilles, ce qui diminue la germination des spores et la croissance du champignon. Garder l’humidité relative basse en combinant le chauffage et la ventilation. Maintenir les conditions climatiques adéquates pour les plantes. Nettoyer et désinfecter les serres entre chaque culture en prévoyant un vide sanitaire de quelques semaines.

Références et liens

Agrios G. N. (2005). Powdery mildew of rose. Dans Plant Pathology. 5th ed. Elsevier Academic Press. p. 451-452.
 
Daughtrey M. L., Wick R. L. & Peterson J. L. (Eds) (2006). Powdery Mildew Diseases. Dans Compendium of Flowering Potted Plant Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 39-42.
 
Dreistadt S. H. (2001). Powdery Mildews. Dans Integrated Pest Management for Floriculture and Nurseries. University of California, Publication 3402. p. 112-115.

Horst R. K. & Cloyd R. A. (Ed) (2007). Powdery Mildew. Dans Compendium of Rose Diseases and Pest. 2e éd. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 5-8.

Rosier
https://www.lapausejardin.fr/cultures-a-z/loidium-ou-blanc-du-rosier

https://pnwhandbooks.org/plantdisease/host-disease/rose-rosa-spp-hybrids-powdery-mildew

https://www.rhs.org.uk/advice/profile?PID=748

Général
http://ag.umass.edu/greenhouse-floriculture/fact-sheets/powdery-mildew-diseases-of-ornamental-plants

https://pubs.ext.vt.edu/content/dam/pubs_ext_vt_edu/450/450-603/450-603_pdf.pdf

http://ipm.ucanr.edu/PMG/PESTNOTES/pn7493.html