Chancre phomopsien
Phomopsis canker
Sur l’écorce d’une branche d’un chalef, présence d’un chancre déprimé brun avec une marge beige (voir flèche). L’écorce est fendue. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Phomopsis sp., responsable du chancre phomopsien. Il s’agit probablement de Phomopsis elaeagni rapporté chez l’olivier de bohème.
Description

Les chalefs font partie du genre Elaeagnus qui regroupent entre autres, l’olivier de Bohème. Ils sont sujets à de nombreux chancres causés par différents agents pathogènes, dont Phomopsis. Ils sont également très sensibles à Verticillium spp. (flétrissement verticillien). Ce sont les deux principales maladies des Elaeagnus. Ils causent des chancres sur tiges et tronc et un dépérissement rapide des arbres. Le chancre phomopsien est recensé sur une gamme d’hôtes variés qui comprend les plantes ligneuses ornementales, les conifères, les arbres fruitiers, les petits fruits et le soya. Chez le chalef argenté, le chancre phomopsien est considéré comme une maladie fréquente et sévère. En général, les chancres ne tuent pas les arbres, mais diminuent leur qualité esthétique et leur valeur marchande. Par contre, les plantules et les jeunes arbres peuvent flétrir et mourir sans former au préalable des chancres.

Cycle de la vie

Le champignon hiverne sous la forme de pycnides dans les chancres et le bois mort ou dépérissant. Au printemps, les structures fongiques font irruption au travers de l’écorce et des tissus morts. Lorsque les conditions sont humides et pluvieuses, les pycnides libèrent des conidies qui sont dispersées par le vent, la pluie et les éclaboussures d’eau. La germination des conidies requiert une température chaude et humide. Les conidies pénètrent dans les tissus vivants par les blessures, les fissures et les tissus affaiblis. Les jeunes tissus sont plus sensibles que les tissus plus âgés. Les chancres apparaissent une à deux semaines après l’infection et le dépérissement se produit environ trois semaines plus tard. Le feuillage dépérissant se développe entre le milieu de l’été et l’automne. Les chancres n’évoluent pas les années subséquentes.

Symptômes et dommages

Feuille : présence de feuilles beige pâle, recroquevillées et cassantes qui demeurent sur l’arbre. La mortalité des feuilles dans la cime des arbres constitue un trait caractéristique de cette maladie.
 
Tige/tronc : sur l’écorce, présence de chancres brun rougeâtre à la marge et brun foncé à noirs au centre. Les chancres mesurent entre 10 et 30 cm et l’écorce s’affaisse. Les chancres prennent de l’expansion, peuvent éclater ou entourer le tronc ou les branches qui finissent par dépérir et mourir. Présence de pycnides noires au centre des chancres qui prennent alors un aspect rugueux. Des exsudats de gomme ambrée peuvent apparaître des fissures dans l’écorce des arbres plus âgés. Le système vasculaire est brun rougeâtre.
 
Arbre : dépérissement de la cime à cause de la présence de chancres sur le tronc.

Ne pas confondre

Le chancre phomopsien peut être confondu avec d’autres maladies à chancres (Botryosphaeria rhodina, Cytospora sp., Nectria sp., Tubercularia ulmea, etc.).

Méthodes de lutte

Pour lutter contre le chancre phomopsien, il faut se procurer des arbres sains, exempts de maladies et inspecter le matériel végétal lors de la plantation. Utiliser des cultivars résistants ou tolérants, lorsque disponibles. Augmenter la circulation d'air entre les arbres en diminuant la densité ou en effectuant la taille des arbres. Éviter les blessures, éliminer les sources d’inoculum (bois morts, chancres, branches infectées, etc.) et détruire le matériel végétal infecté durant la saison de dormance ou par temps sec afin de limiter la propagation des spores. Assurer une croissance optimale (arrosage régulier, fertilisation équilibrée, cultiver dans un sol bien drainé et léger). Effectuer des coupes franches avec des outils d’élagage bien tranchants. Stériliser les outils de taille. Abattre les arbres qui ont des chancres trop importants sur le tronc.

Références et liens

Jones R. K. & Benson D. M. (2009). Cankers and Dieback. Dans Diseases of Woody Ornamentals and Trees in Nurseries. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 133-134.
 
Sinclair W. A. & Lyon H. H. (2005). Diaporthe and Phomopsis Cankers and Diebacks. Dans Diseases of trees and shrubs. 2e éd. Cornell University Press, Ithaca, New York. p. 138-140.

https://hnr.k-state.edu/extension/info-center/common-pest-problems/common-pest-problem-new/russian-olive.pdf