La tache blanche est une maladie des régions avec un climat tempéré. Elle affecte les crucifères et certaines mauvaises herbes de cette famille (bourse-à-pasteur (Capsella bursa-pastoris), moutarde des champs (Sinapis arvensis), radis sauvage (Raphanus raphanistrum)). Le navet, le chou chinois, la moutarde et le colza sont les plus sensibles. Les dommages sont occasionnels et mineurs sauf lorsque les siliques sont affectées.
Le champignon hiverne sous la forme de mycélium et de conidies sur les débris de culture. Les conidies sont dispersées par la pluie et les éclaboussures d’eau sur de courtes distances. Les infections se font par les stomates, lorsque le temps est frais (10 à 15 °C) et humide (6 à 10 heures de mouillure des feuilles). Notez que cette maladie est causée par un champignon qui possède un stade sexué et un stade asexué. Au Canada, la présence d’ascospores (stade sexué) n’a pas été rapportée à ce jour, contrairement en Europe.
Feuille : les premières taches sont petites (1 à 2 mm), grises à brunes et localisées à la marge ou à l’apex. Les taches deviennent rondes à angulaires, beiges, délimitées par une marge foncée et entourées d’un halo jaune. Les vieilles taches sont grises à blanches et bordées d’une marge brune. Les fructifications du champignon peuvent être visibles au centre des taches. Une défoliation est possible.
Tige : petites lésions allongées, brunes, devenant blanches à beiges. Une marge brune délimite nettement la partie affectée des tissus sains. En vieillissant, les taches se regroupent et forment de larges lésions prenant une teinte grisâtre ("Gray stem"). Les fructifications du champignon peuvent être visibles au centre des taches.
Silique : petites taches brunes et irrégulières. Les taches deviennent noires puis grises à blanches à maturité et sont déprimées. Les fructifications du champignon peuvent être visibles au centre des taches.
Sur les feuilles, cette maladie peut être confondue avec le mildiou (Peronospora parasitica), la jambe noire (Phoma lingam), la tache annulaire des crucifères (Mycosphaerella brassicicola) et la tache noire alternarienne (Alternaria brassicicola).
Pour contrôler la tache blanche des crucifères, il faut éradiquer les mauvaises herbes des crucifères et les volontaires, favoriser une longue rotation (> 3 ans) des cultures avec des plantes non hôtes et enfouir profondément les résidus de culture. Il existe des variétés offrant une certaine résistance à Pseudocercosporella. La lutte chimique donne des résultats satisfaisants.
Rimmer S. R., Shattuck V. I. & Buchwaldt L. (Eds) (2007). White Leaf Spot. Dans Compendium of Brassica Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 50-54.
http://mtvernon.wsu.edu/path_team/White%20leaf%20spot%20OSU%20Disease%20Alert%20in%20Brassiceae.pdf