Pourriture des racines
Fusarium root rot
Une plantule de pois montre une pourriture sèche brune des racines et un feuillage jauni et fané. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Fusarium solani, responsable de la pourriture fusarienne des racines chez le pois. Il s’agit probablement de F. solani f. sp. pisi.
Une plantule de pois montre une pourriture sèche brune des racines et un feuillage jauni et fané. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Fusarium solani, responsable de la pourriture fusarienne des racines chez le pois. Il s’agit probablement de F. solani f. sp. pisi.
Des plantules de pois montrent une coloration brune sur l’épicotyle. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Fusarium solani, responsable de la pourriture fusarienne des racines chez le pois. Il s’agit probablement de F. solani f. sp. pisi.
Une vue rapprochée d’une plantule de pois montre une coloration brune sur l’épicotyle. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Fusarium solani, responsable de la pourriture fusarienne des racines chez le pois. Il s’agit probablement de F. solani f. sp. pisi.
Pois - Pourriture des racines (Neocosmospora solani)_1
Pois - Pourriture des racines (Neocosmospora solani)_2
Pois - Pourriture des racines (Neocosmospora solani)_3
Pois - Pourriture des racines (Neocosmospora solani)_4
Description

Chez le pois, la pourriture fusarienne des racines (pourridié fusarien) est causée par le champignon Fusarium solani f. sp. pisi qui est spécifique au pois. Cette maladie est fréquente et sévère, principalement en conditions chaudes et humides et lorsque les plants sont cultivés dans un sol compact ou de faible fertilité. Elle est également destructrice dans les sols irrigués ou non. La pourriture fusarienne peut être observée en complexe avec les champignons Aphanomyces euteiches, Pythium spp. et Fusarium oxysporum. Les pertes sont plus grandes quand la majorité des racines sont affectées ou que le champignon est en complexe avec un autre agent pathogène.

Cycle de la vie

Le champignon hiverne plusieurs années dans le sol (environ 10 ans) sous la forme de chlamydospores (spores de conservation) ou sur les résidus de culture infectée sous la forme de conidies (micro et macroconidies). Les chlamydospores germent et se développent en réponse aux exsudats émis par les racines du pois. Le champignon pénètre dans les plants par les stomates présents sur l’épicotyle ou l’hypocotyle, par des blessures ou directement à travers la cuticule de l’épicotyle par une activité enzymatique. Le champignon se propage aux racines. Une fois dans la plante, le champignon se déplace directement vers les vaisseaux conducteurs du xylème où il produit une toxine qui est responsable des symptômes observés. La dissémination de la maladie peut se faire par le sol contaminé (sol de champ contaminé, outil, équipement, chaussure des travailleurs). La température optimale pour la croissance de l’agent pathogène varie entre 25 et 30 °C. La maladie se développe lorsque la température est supérieure ou égale à 18 °C. En condition humide, le champignon produit des masses de spores roses à la base de la tige. Toutes les conditions qui diminuent le développement du système racinaire favorisent les dommages aux racines par F. solani f. sp. pisi. Les dommages sont accrus lorsque le sol est compacté, la température du sol est chaude (> 30 °C), l’humidité du sol est élevée, le pH est inférieur à 5,1 ou supérieur à 7,5, la fertilisation est inadéquate, la vigueur des semences est faible ou de la phytotoxicité par les herbicides se produit.

Symptômes et dommages

Fusarium solani f. sp. pisi affecte les plantules et les jeunes plants (avant la floraison) et peut, selon le cultivar, causer de la fonte des semis en pré et postémergence.
 
Plantule : le champignon infecte d’abord la zone de fixation des cotylédons puis l’épicotyle souterrain, l’hypocotyle et la partie supérieure de la racine pivot. L’infection s’étend ensuite vers le haut jusqu’à la ligne de sol ou vers le système racinaire. La racine pivot et les racines secondaires portent des lésions brun rougeâtre à brun noirâtre qui se regrouper en cours de saison pour former une longue lésion noirâtre. Les racines secondaires sont habituellement les plus affectées et sont moins nombreuses. Généralement, le cortex racinaire s’enlève facilement et révèle un système vasculaire habituellement sain. Les feuilles sont faiblement développées et jaunes. Des nécroses peuvent se développer sur les feuilles basales. Les dommages débutent sur les feuilles basales puis progressent vers les jeunes feuilles. Les plantules sont parfois rabougries et leur maturité est précoce.

Ne pas confondre

Le pourridié fusarien peut être confondu avec des dommages causés par la pourriture pythienne (Pythium spp. – température plus fraîche (18 à 24 °C) et plus humide).

Méthodes de lutte

Pour contrôler le développement de la pourriture fusarienne des racines chez le pois, il faut employer des semences de qualité ou traitées avec un fongicide, faire une rotation des cultures (> 5 ans) avec des plantes non hôtes (crucifères), cultiver dans un sol fertile bien drainé et maintenir un pH du sol adéquat. Enfouir profondément les résidus de culture infectée. Éviter les peuplements denses, les semis trop profonds, les sols compactés ou chauds et humides, les dommages aux racines et les irrigations trop abondantes. Aucun cultivar de pois n’est résistant, mais les cultivars de pois qui ont des fleurs colorées seraient plus tolérants que ceux à fleurs blanches.

Références et liens

Bailey K. L., Couture L., Gossen B. D., Gugel R. K. & Morral R. A. A. (Eds) (2004). Brûlure des semis, Nécrose des racines et Flétrissement. Dans Maladies des grandes cultures au Canada. 1ère éd. La Société Canadienne de Phytopathologie, Saskatoon. p. 220-221.
 
Kraft J. M. & Pfleger F. L. (Eds) (2008). Fusarium Root Rot. Dans Compendium of Pea Diseases and Pests. 2nd éd. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 13-14.
 
Richard C. & Boivin G. (1994). Brûlure et fonte des semis, flétrissement, nécrose des racines et du collet, et pourriture des graines. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 225-226. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch15-pois-haricot.pdf)

https://www.plantmanagementnetwork.org/pub/php/volume16/number3/PHP-DG-15-0013.pdf

http://ipm.illinois.edu/diseases/series900/rpd911/