La pustule bactérienne peut affecter la culture du soya à tous les stades de croissance, mais l’affecte davantage lorsque la plante atteint son plein développement. Cette maladie est également observée sur le haricot commun et le pois chiche. Les pertes de rendement sont négligeables, mais la quantité et la qualité de grains sont parfois affectées. Au Québec, la pustule bactérienne est une maladie occasionnelle et mineure.
La bactérie hiverne dans les semences, sur les résidus de culture laissés au champ et dans la rhizosphère du blé. Au printemps, la bactérie est dispersée par les éclaboussures d’eau, la pluie poussée par le vent, mais également par la machinerie agricole lorsque le feuillage est humide. Elle infecte directement les tissus par les stomates ou pénètre par des blessures. La bactérie se développe dans la plante lorsque la température est chaude, pluvieuse ou humide, mais également après des orages ou des épisodes de grêle. La maladie se développe entre 30 et 33 °C et les premiers symptômes apparaissent 5 à 7 jours après l’infection. Contrairement à la brûlure bactérienne, la température chaude n’influence pas le développement de X. axonopodis.
Feuille : au début, les taches sont petites et vert pâle. Les taches vieillissantes sont foncées et tendent à se grouper pour former de larges plages brunes. Le centre des taches est bombé mais ce symptôme est surtout visible à la face inférieure. Les symptômes sont présents à la face supérieure et inférieure. Les jeunes feuilles sont les plus sensibles. Défoliation prématurée possible.
Gousse : sur les cultivars sensibles, présence de petites taches rougeâtres à brunâtres, surmontées d’une pustule en son centre.
La pustule bactérienne peut être confondue avec la rouille du soya (Phakopsora pachyrhizi). Contrairement à la rouille du soya, la pustule bactérienne ne produit pas de spores et le centre des pustules peut être fendu, mais n’a pas de forme circulaire comme dans le cas de la rouille du soya. Elle peut également être confondue avec la brûlure bactérienne (Pseudomonas syringae, P. savastanoi), mais contrairement à la brûlure bactérienne, la pustule bactérienne ne cause pas de taches aqueuses ou translucides à la face inférieure des feuilles et des pustules sont présentes au centre des taches. Finalement, elle peut être confondue avec la tache septorienne (tache brune) (Septoria glycines). La tache septorienne se manifeste plus tôt en saison et les taches longent surtout les nervures ou la marge. Des pycnides noires sont présentes au centre des taches.
Pour prévenir le développement de la pustule bactérienne dans les champs de soya, il faut employer des semences saines et les cultivars les moins sensibles aux maladies bactériennes, privilégier la rotation des cultures avec des plantes non hôtes (ex. : maïs), enfouir les résidus de culture et éviter les activités au champ lorsque les plants sont mouillés.
Hartmann G. L., Rupe J. C., Sikora E. J., Domier L. L., Davis J. A. & Steffey K. L. (Eds) (2015). Bacterial pustule. Dans Compendium of Soybean Diseases and Pests. 5e éd. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 19-20.
http://cropwatch.unl.edu/plantdisease/soybean/bacterial-pustule
http://extension.missouri.edu/explorepdf/agguides/crops/g04442.pdf
http://www.soybeanresearchinfo.com/pdf_docs/bacterialdiseases_G2058_NE.pdf