Spilonota ocellana (Denis & Schiffermüller)
Oeuf : 0,75 mm; il est de forme ovale, quelque peu aplatie; il est transparent et luisant.
Larve : 10,0 à 14,0 mm à maturité; la jeune larve est jaune vert tandis que la larve plus âgée possède une tête et une plaque thoracique noires ainsi qu’un corps brun chocolat.
Chrysalide : 7,0 à 10,0 mm; la coloration est brun pâle; l’extrémité de l’abdomen est arrondie et présente huit petites soies en forme de crochet.
Adulte : envergure des ailes de 14,0 à 18,0 mm; la tête et le thorax sont gris foncé; la coloration des ailes antérieures est variable; il existe une forme sombre et une forme claire; le tiers basal et le tiers apical des ailes sont gris foncé tandis que la partie centrale des ailes est gris pâle ou crème; une tache foncée est visible dorsalement au niveau du tiers apical des ailes.
Le pique-bouton du pommier est une espèce originaire d'Europe qui a été introduite en Amérique du Nord avant 1840. Son arrivée a probablement été facilitée par l'importation de jeunes plants de pommiers ayant servi à l'avènement de cette culture dans le Nouveau Monde. Spilonota ocellana est maintenant présente dans la quasi-totalité des régions du monde où des pommes sont cultivées.
Cette espèce produit une génération par année. L'hibernation s'effectue au troisième stade larvaire, dans un hibernaculum construit sur les petites branches ou l'écorce de la plante hôte. Au printemps, les larves se réactivent et sortent de l'hibernaculum pour commencer à s'alimenter. Certaines larves quittent l'hibernaculum lorsque les pommiers ont atteint le stade de bouton vert et vont pénétrer directement dans les bourgeons pour s'en nourrir. Cependant, la majorité des larves attendent que le feuillage soit un peu plus développé avant de quitter leur abri. Après s'être brièvement nourri du jeune feuillage ou des bourgeons, les larves s'enroulent ou lient une ou quelques feuilles entre elles à l'aide de soie dans le but de construire une loge où elles pourront s'alimenter à l'abri des prédateurs. L'abri peut aussi être construit à l'aide de feuilles et de bourgeons floraux ou de fleurs. Après avoir atteint la maturité, les larves se transforment en chrysalide directement dans leur loge ou dans une nouvelle feuille intacte qu'elles auront enroulée. Les adultes émergent après une période d'environ 15 jours. Puisque la période durant laquelle les premières et les dernières larves se transforment en chrysalide est particulièrement longue, la période de vol des adultes est exceptionnellement longue. Des adultes ont été observés de la mi-juin au début du mois de septembre dans l'état de New York.
Les femelles pondent leurs œufs individuellement sur la face supérieure ou inférieure du feuillage. Les œufs éclosent après une dizaine de jours. Les jeunes larves s'alimentent principalement sur la face inférieure des feuilles, à proximité de la nervure principale, sous une couverture de soie. Certaines larves sélectionnent un site où une feuille est en contact avec un fruit. Ces larves vont généralement s'alimenter du fruit ainsi que du feuillage. Lorsqu'elles atteignent le troisième stade, les larves quittent leur site d'alimentation pour construire l'hibernaculum dans lequel elles passeront l'hiver.
Malgré le fait que cette espèce soit très polyphage et que sa larve puisse s'alimenter sur plusieurs plantes, c'est presque uniquement dans les vergers de pommes et de poires qu'elle cause des dommages dignes de mention. La majorité des dommages associés à S. ocellana sont causés par les larves hibernantes qui se nourrissent des boutons floraux, des fleurs et très jeunes fruits en développement. Ces larves, lorsqu'elles construisent leur loge d'alimentation tôt au printemps, coupent généralement la base de la feuille leur servant d'abri, causant la mort éventuelle de celle-ci. L'utilisation constante d'une feuille morte pour leur abri est une caractéristique distinctive de cette espèce.
Les dommages causés aux fruits durant l'été ne sont généralement pas trop intenses, mais suffisants pour les déclasser. Ces dommages consistent en de multiples petits trous circulaires à la surface du fruit.
Chapman P. J. & Lienk S. E. (1971). Totricid Fauna of apple in New York. New York State Agricultural Experiment Station, Cornell University, Geneva, New York, 122 pp.
http://idtools.org/id/leps/tortai/Spilonota_ocellana.htm
http://www.agroatlas.ru/pests/Spilonota_ocellana_en.htm