Pearleaf blister mite

Eriophyes pyri (Pgst.)

Taxonomie : Acariens > Ériophyidés
Phytopte du poirier (Eriophyes pyri)_1
Phytopte du poirier (Eriophyes pyri)_2
Phytopte du poirier (Eriophyes pyri)_3
Phytopte du poirier (Eriophyes pyri)_4
Description

Oeuf : 0,05 mm; sphérique et blanc terne.
Larve : 0,07 mm; similaire à l’adulte, mais plus petite.
Adulte : 0,16 à 0,25 mm; corps vermiforme, allongé et strié; le corps est de couleur blanche à rouge pâle; deux paires de pattes et cinq paires de soies sont présentes derrière la tête; les pattes portent de longs poils; les mâles sont plus petits (0,15 mm).

Cycle vital

Le phytopte du poirier est une espèce originaire d’Europe qui a probablement été introduite en Amérique du Nord peu avant le début du 19e siècle. Elle produit deux à trois générations par année au Québec. L’hibernation s’effectue sous forme de femelles adultes sous les écailles, à la base des bourgeons, ou à l’intérieur des crevasses de l’écorce des branches. Tôt au printemps, lorsque les bourgeons commencent à gonfler, les femelles s’enfoncent plus profondément dans ceux-ci pour y pondre leurs oeufs et s’alimenter des tissus plus tendres. Au printemps, le développement de l’oeuf à l’adulte s’étale sur une période de 20 à 30 jours. Lorsque les bourgeons éclatent, le phytopte du poirier s’attaque aux feuilles et aux fleurs en développement, puis aux fruits lorsque les pétales sont tombés.

Lorsqu’il s’attaque aux feuilles, le phytopte s’enfonce généralement sous l’épiderme de la face inférieure et cause l’épaississement du tissu foliaire, menant à l’apparition d’une cloque (3,0 à 6,0 mm de diamètre) d’abord rouge, puis devenant noire au fil du temps. Les oeufs sont pondus à l’intérieur de la cloque et les larves y restent jusqu’à la maturité. Au cours de l’été, quelques générations de phytoptes peuvent se développer dans les cloques. Lorsque les températures sont favorables, le développement complet (de l’oeuf à l’adulte) peut survenir en deux semaines seulement. Lorsque les cloques deviennent trop nécrosées ou surpeuplées, les phytoptes adultes migrent vers de nouveaux tissus plus jeunes afin de s’en alimenter et de former de nouvelles cloques.

Les phytoptes sont actifs dès le début du printemps, mais cessent généralement toutes activités entre les mois de juin et d’août. À partir du mois d’août, l’activité reprend alors que les femelles migrent vers les bourgeons en prévision de l’hiver. Au cours de l’hiver, lors de redoux, le phytopte du poirier peut continuer à s’alimenter sous les écailles des bourgeons.

On ne sait pas exactement comment les infestations de phytoptes du poirier se propagent d'un arbre à l'autre ou d'un verger l’autre, mais on suppose actuellement qu’ils sont transportés par le vent, les oiseaux ou les insectes.

Prévention et répression

Dépistage : Au printemps, jusqu’à la floraison, inspecter une fois par semaine la face inférieure des feuilles afin d’identifier des cloques. Celles-ci sont généralement visibles même avant que les feuilles ne soient complètement déployées. Inspecter également les bourgeons terminaux et les bourgeons floraux pour détecter la présence de phytoptes encore en dormance.

Aucun seuil d’intervention n’est établi pour le Québec. Le phytopte du poirier ne constitue...Lire la suite

Dépistage : Au printemps, jusqu’à la floraison, inspecter une fois par semaine la face inférieure des feuilles afin d’identifier des cloques. Celles-ci sont généralement visibles même avant que les feuilles ne soient complètement déployées. Inspecter également les bourgeons terminaux et les bourgeons floraux pour détecter la présence de phytoptes encore en dormance.

Aucun seuil d’intervention n’est établi pour le Québec. Le phytopte du poirier ne constitue généralement pas une menace économique pour les arbres matures.

Contrôle biologique : L’acarien Typhlodromus occidentalis, originaire de l’ouest des États-Unis, est un prédateur reconnu du phytopte du poirier.

Pratique culturale : Éliminer tous les débris végétaux dans le verger afin de limiter les sites d’hibernation potentiels.
Dans la mesure du possible, éviter de planter à proximité du verger d’autres espèces hôtes.

Informations complémentaire

L’observation requiert une loupe ou un binoculaire permettant un grossissement d’au moins 15x. 

Puisque les larves et les adultes s’alimentent des tissus foliaires à partir de l’intérieur des cloques, ils sont rarement observés sur les feuilles.

Ne pas confondre le phytopte du poirier avec l’ériophyide du poirier (Epitrimerus pyri); ce dernier cause un roussissement lisse des fruits, mais ne provoque pas l’apparition de galles.
 

Dommages

L’alimentation hivernale des phytoptes peut causer le dessèchement des bourgeons infestés et empêcher ceux-ci de se développer au printemps.

L’alimentation sur les feuilles et la formation de cloques peuvent affecter la capacité de photosynthèse de la feuille, provoquer la mort et la chute du feuillage infesté, et réduire la croissance des pousses.

Les dommages aux fruits surviennent généralement entre les stades du débourrement et de la floraison. Les fruits en développement deviennent marqués de taches liégeuses (6,0 à 12,0 mm de diamètre) généralement ovales, déprimées et entourées d’un halo de tissus clairs, voire transparents. Habituellement, les taches se recoupent. Les infestations sévères peuvent déformer les fruits.
Les dommages aux fruits ne sont pas graves en soi, mais la présence de cicatrices peut déclasser le fruit, voire le rendre invendable.

Références et liens

http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/tender/insects/blistermite.html#advanced

Agnello A., Chouinard G., Firlej A. Turechek W., Vanoosthuyse F. & Vincent C. (2006) Tree Fruit Field Guide to Insect, Mite, and Disease Pests and Natural Enemies of Eastern North America. Natural Resource Agriculture and Engineering, Ithaca, New York, 238 pp.

Agriculture et Agroalimentaire Canada (2015). Profil de la culture de la poire au Canada, 2013. Programme de réduction des risques liés aux pesticides, Centre de la lutte antiparasitaire, Ottawa, Ontario, 65 pp. http://publications.gc.ca/collections/collection_2015/aac-aafc/A118-10-36-2013-fra.pdf