Le calcium joue son principal rôle à l’extérieur des cellules. Il sert à créer des liens entre les parois des cellules en les cimentant les unes aux autres. Le calcium est également présent à l’intérieur des cellules. Il est particulièrement abondant dans les vacuoles. À cet endroit, le calcium neutralise certains acides pour éviter qu’ils ne deviennent toxiques pour la plante. Cette régulation des teneurs en acides peut contribuer au développement de symptômes sur les fruits. La tache amère chez le poivron et la moucheture dorée chez la tomate en sont deux exemples.
Dans la plante, le calcium est relativement immobile et véhiculé par l’eau lors de l’évapotranspiration. Les racines, les feuilles médianes et basales contiennent davantage de calcium, comparativement aux jeunes feuilles et aux fruits, car ils transpirent plus. Le calcium n’est pas un élément toxique pour la plante, même à des concentrations élevées. Les effets sont plutôt indirects. Dans le sol, des teneurs élevées en calcium engendrent une augmentation du pH, ce qui diminue l’absorption de certains éléments comme le bore (B), le fer (Fe), le manganèse (Mn) et le zinc (Zn). La faible absorption de ces éléments peut induire l’apparition de symptômes sur la plante.
Des quantités élevées de calcium dans les fruits peuvent conduire à l’apparition de symptômes à la suite de la neutralisation d’acides, ce qui conduit à la formation de cristaux d’oxalate de calcium. Chez le poivron, la tache amère est une conséquence de cet excès de calcium et affecte l’apparence et la qualité des fruits destinés au marché frais et à la transformation. Toutes les variétés de poivron et de piment peuvent être affectées, mais la tache amère est plus évidente sur les fruits rouges ou jaunes mûrs que sur les fruits verts mûrs. En Amérique du Nord, les symptômes se manifestent en champ entre août et la mi-septembre. Ce problème non parasitaire se développe rarement en serre. La durée de conservation peut être diminuée en raison des dommages physiques occasionnés aux cellules par les cristaux d’oxalate de calcium. En général, la tache amère est occasionnelle et mineure.
Fruit : les taches débutent toujours dans la chair. Dans la chair, les taches sont brunes à noires, plutôt diffuses. Sur l’épiderme, les taches sont circulaires à irrégulières, légèrement déprimées, grises à noires (fruit vert) ou vert brunâtre (fruit à maturité) dont le diamètre peut atteindre 0,5 cm. Elles sont situées sur le côté du fruit. Les taches sont individuelles ou regroupées.
La tache amère peut être confondue avec des dommages d’alimentation d’insectes (thrips, tétranyques, punaises). Les dommages d’alimentation sont d’une forme irrégulière, ne sont pas répartis uniquement sur le côté des fruits et montrent parfois des sites de piqures. La tache amère peut également être confondue avec la pourriture apicale (carence en calcium), mais celle-ci est localisée à l’apex des fruits.
Pour prévenir les excès de calcium dans les fruits, il faut assurer une fertilisation équilibrée (N, P, K, Ca), utiliser des cultivars hybrides résistants lorsque disponibles et ajouter du calcium par le système d’irrigation lorsque possible. La pulvérisation foliaire de calcium n’empêche pas le développement de la tache amère.
Pernezny K., Roberts P. D., Murphy J. F. & Goldberg N. P. (2009). Color Spotting. Dans Compendium of Pepper Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 53-54.
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http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/peppers/diseases-and-disorders/colour-disorders.html
http://seminisus.s3.amazonaws.com/wp-content/uploads/2017/02/Pepper_Stip_-_Seminis.pdf
https://extension.udel.edu/weeklycropupdate/?p=4780