Sonchus arvensis L.
Le laiteron des champs est une plante vivace, introduite d’Europe. Toutes les parties de la plante présentent du latex blanchâtre lorsqu’elles sont coupées. La tige a un port dressé et mesure de 0,6 à 1,8 m de hauteur. Elle est creuse, glabre à la base et porte des poils glanduleux dans le haut. La tige peut se subdiviser en quelques branches dans la partie supérieure. Le système racinaire est composé de rhizomes vigoureux situés dans les premiers 5 à 20 cm de sol et de racines verticales pouvant se développer à plus de 2 m de profondeur.
Les feuilles sont alternes, glabres, de couleur vert bleuté avec une nervure centrale blanchâtre. Le limbe est entier ou variablement découpé, de forme allongée avec une marge sinuée dentée qui est munie de dents inégales, épineuses, mais non piquantes. Les feuilles basales mesurent de 5 à 15 cm de longueur et de 2 à 4 cm de largeur, elles sont plus étroites vers la base du limbe pour devenir un pétiole ailé. Les feuilles caulinaires mesurent de 5 à 30 cm de longueur et de 2 à 10 cm de largeur. Elles sont plus petites et éparses dans le haut de la tige. Elles sont sessiles, le bas du limbe se prolonge en entourant la tige de 2 petites oreillettes arrondies.
L’inflorescence est composée de capitules disposés en grappes cymeuses au sommet de la tige et des rameaux. Les capitules mesurent de 3 à 5 cm de diamètre et sont portés par des pédoncules mesurant de 2 à 8 cm de longueur. les capitules sont composés de 150 à 240 fleurons ligulés, de couleur jaune clair à jaune orangé qui mesurent de 18 à 26 mm de longueur. De 38 à 50 bractées involucrales sont disposées en rangées imbriquées sous chaque capitule.
Le fruit est une cypsèle de couleur brun foncé, brun clair ou jaune doré qui mesure de 3 à 4 mm de longueur et 1 mm de largeur. Elle est de forme elliptique devenant plus étroite aux extrémités et comprend de 5 à 7 nervures longitudinales sur chaque face. L’extrémité supérieure de l’akène est tronquée et possède une aigrette blanche qui mesure 4 fois sa longueur. L’aigrette est composée de minces poils soyeux et flexibles ainsi que de quelques cils plus raides.
La plantule est composée de feuilles alternes qui forment une rosette. Les cotylédons sont de forme orbiculaire à oblongue et mesurent de 5 à 8 mm de longueur. Les premières feuilles sont de forme arrondie ovale à allongée avec une marge sinuée dentée. Le pétiole est plus ou moins distinct. La pousse végétative provient d’un bourgeon sur le rhizome et forme une rosette de feuilles alternes. Ses feuilles ont la forme des feuilles matures.
Le laiteron des champs est une plante opportuniste qui pousse le long des routes et des clôtures. En agriculture, il est retrouvé surtout dans les prairies, les pâturages, les cultures de céréales et de soya. Il croît dans une vaste gamme de types de sol, mais préfère les loams et les argiles humides dont le pH est neutre à basique. Il tolère peu les sols secs et sableux. C’est une plante qui aime le plein soleil, sa croissance est affectée par les cultures qui lui font de l’ombre.
Le laiteron rude (Sonchus asper) et laiteron potager (Sonchus oleraceus) se confondent au laiteron des champs à tous les stades de croissance. La présence de rhizomes chez le laiteron des champs permet de le différencier des autres espèces qui sont annuelles et sans rhizomes. Le laiteron rude se distingue par ses feuilles d’aspect cireuses qui présentent des poils épineux et par le limbe qui se prolonge en oreillettes spiralées autour de la tige. Le laiteron potager se distingue par ses feuilles qui se terminent en un segment triangulaire et par le limbe qui se prolonge en 2 pointes triangulaires autour de la tige.
Le laiteron des champs peut également se confondre avec le salsifis des prés (Tragopogon pratensis), mais ce dernier a des feuilles étroites, non découpées et non dentées. La laitue scariole (Lactuca serriola) est aussi une plante de la même famille ayant une grande taille (150 m) et qui produit du latex blanc. Toutefois, cette dernière peut se distingue par ses inflorescences plus petites (diamètre de 1,5 cm) et ayant une nervure principale au revers de la feuille portant des épines qui sont absentes chez les laiterons.
Pour prévenir la croissance des colonies de laiteron des champs, il importe de connaître son emplacement dans les champs grâce au dépistage. Puis :
- Éviter la dispersion par la machinerie des fragments de rhizomes dans tout le champ et dans les champs voisins en travaillant les parties du champ les moins infestées vers les parties les plus infestées et en nettoyant les équipements à la sortie des champs infestés.
- Empêcher la production de grai...Lire la suite
Pour prévenir la croissance des colonies de laiteron des champs, il importe de connaître son emplacement dans les champs grâce au dépistage. Puis :
- Éviter la dispersion par la machinerie des fragments de rhizomes dans tout le champ et dans les champs voisins en travaillant les parties du champ les moins infestées vers les parties les plus infestées et en nettoyant les équipements à la sortie des champs infestés.
- Empêcher la production de graines en fauchant les bords de champs et les fossés avant ou au moment de la floraison.
- Dans la rotation, éviter les cultures sensibles qui ont un départ tardif au printemps et qui ne sont pas sarclées (céréales de printemps). Au contraire, favoriser les cultures compétitives (céréale d’automne, maïs, soya), elles limiteront l’expansion des colonies.
- Semer des cultures intercalaires ou des engrais verts qui seront très compétitifs, ils limiteront la croissance du laiteron des champs. Par exemple, semer du trèfle rouge ou blanc dans les céréales, du ray-grass et du trèfle rouge dans le maïs, de la vesce velue dans le seigle.
Pour réprimer le laiteron des champs, combiner les différentes méthodes de lutte :
- Effectuer un travail du sol superficiel (5 à 10 cm de profondeur) permet de sectionner les tiges du laiteron, retarde sa croissance et donne un avantage à la culture. Comme une partie des rhizomes seront aussi sectionnés, les interventions devraient être répétées pour éviter la multiplication végétative de la plante.
- À l’automne, travailler le sol pour affaiblir le laiteron et détruire les plantules.
- Sarcler entre les rangs de la culture permet de limiter sa croissance.
- Si elle est bien implantée, une prairie en place pendant au moins 2 ans permettra d’éliminer le laiteron. Un minimum de 3 coupes de foin par an devrait être effectué.
- Effectuer une jachère de printemps permettra d’épuiser le laiteron par des destructions répétées (2 à 3 fois) à chaque fois que ses réserves sont au minimum (3 à 4 feuilles jusqu’à 5 à 7 feuilles). Elle devrait être suivie du semis d’un engrais vert à croissance rapide qui couvre complètement le sol (mélange avoine et pois) ou d’une culture compétitive qui permet le sarclage entre les rangs (maïs ou soya).
Une tige produit, dans des conditions optimales, 3000 à 10 000 graines qui demeurent viables dans le sol pour une durée de 3 à 5 ans.
Les rhizomes s’allongent jusqu’à 3 m par an. De nouvelles pousses peuvent émerger à partir de fragments de rhizomes qui mesurent de 1 à 2 cm de longueur.
Deux sous-espèces sont présentes au Québec :
- Le laiteron des champs (Sonchus arvensis subsp. arvensis) dont les...Lire la suite
Une tige produit, dans des conditions optimales, 3000 à 10 000 graines qui demeurent viables dans le sol pour une durée de 3 à 5 ans.
Les rhizomes s’allongent jusqu’à 3 m par an. De nouvelles pousses peuvent émerger à partir de fragments de rhizomes qui mesurent de 1 à 2 cm de longueur.
Deux sous-espèces sont présentes au Québec :
- Le laiteron des champs (Sonchus arvensis subsp. arvensis) dont les capitules et les pédoncules présentent une forte pilosité glanduleuse ;
- Le laiteron des champs glabre (Sonchus arvensis subsp. uliginosus) dont les capitules et les pédoncules sont pratiquement glabres.
Weill A. (2005). Moyens de lutte au laiteron des champs (Sonchus arvense) en production biologique. Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, 16 pp.
Weill A. (2018). Répression du laiteron des champs, du chardon des champs et du tussilage. Centre d’expertise en agriculture biologique et de proximité (CETAB+). 15 pp.
Bouchard C. J., Néron R. & Guay L. (1998). Guide d’identification des mauvaises herbes du Québec. Conseil des productions végétales du Québec, Québec. 253 pp.
Lavoie C. (2019). 50 plantes envahissantes – Protéger la nature et l’agriculture. Les publications du Québec. 415 pp.
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Cultures Affectées