Étouffement
Smothering disease
Sur un jeune semis d’épinette, les aiguilles basales présentent une brûlure brune, d’apparence sèche. La brûlure couvre toute la surface des aiguilles affectées. Le collet présente également une coloration brune, d’apparence sèche qui se prolonge sur une distance de 5,0 cm sur la tige. Toute la circonférence de la tige est affectée. Le brunissement est en fait la conséquence d’un épais mycélium brun. Les racines sont brunâtres, abondantes et sans symptôme. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Thelephora terrestris sur les aiguilles et sur la tige. Ce champignon cause l’étouffement chez les conifères.
Une vue rapprochée d’un jeune semis d’épinette montre des aiguilles basales avec une brûlure brune, d’apparence sèche. La brûlure couvre toute la surface des aiguilles affectées. Le collet présente également une coloration brune, d’apparence sèche qui se prolonge sur une distance de 5,0 cm sur la tige. Toute la circonférence de la tige est affectée. Le brunissement est en fait la conséquence d’un épais mycélium brun. Les racines sont brunâtres, abondantes et sans symptôme. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Thelephora terrestris sur les aiguilles et sur la tige. Ce champignon cause l’étouffement chez les conifères.
Épinettes - Étouffement (Thelephora terrestris)
Épinettes - Étouffement (Thelephora terrestris)
Description

L’étouffement des semis forestiers de conifères (surtout) et de feuillus est causé par le champignon Thelephora terrestris. Ce champignon mycorhizien est normalement bénéfique pour les végétaux, mais il arrive qu’il soit un agent pathogène « involontaire ». Il cause des dommages aux semis lorsque les fructifications aériennes cherchent un support pour se développer et encerclent la tige, causant l’étouffement. Lorsque l’étouffement est grave, le semis peut mourir. Thelephora terrestris ne cause aucune activité parasitaire, car les tissus des plants demeurent sains. Dans l'est du Canada, T. terrestris est la seule espèce de ce genre à causer l’étouffement des semis de conifères. Les dommages sont rarement importants et surtout recensés en pépinières forestières.

Cycle de la vie

Le champignon se développe et se ramifie dans le sol. Il croît dans la matière organique et l’humus comme saprophyte. Dès le mois de juillet, les fructifications du champignon apparaissent à la surface du sol et cherchent un support pour se développer. Le champignon encercle la base de la tige des semis à racines nues ou en contenants, particulièrement lorsque les semis sont denses, ce qui cause l’étouffement. En général, seule une petite portion des semis est touchée. L’étouffement est purement accidentel, car le champignon ne pénètre pas dans les tissus vivants de l’hôte. Lorsque les fructifications forment une couche épaisse autour des semis en contenants, l’eau peine à atteindre le sol et les racines, ce qui peut causer la mortalité des semis. Les spores sont disséminées par le vent.

Symptômes et dommages

Feuille (aiguille) : brunissement à brûlure des aiguilles, généralement sur les branches dressées.
 
Tige et collet : présence d’un brunissement et de fructifications fongiques qui enveloppent en premier la base du plant. Le champignon progresse ensuite vers les pousses latérales inférieures et les aiguilles. Lorsque le développement du champignon est important, il cause l’étouffement des semis. Dépérissement potentiel lorsque le champignon couvre entièrement les petits semis.

Ne pas confondre

L’étouffement causé par Thelephora terrestris (lamelle irrégulièrement ridée et bosselée) peut être confondu avec d’autres espèces comme T. caryophyllea (lamelle non bosselée), Stereum (lamelle lisse), Hydnellum (lamelle à aiguillons) et Phellinus (lamelle poroïde).

Méthodes de lutte

L’étouffement est prévenu en effectuant des semis à plus faible densité pour accroître la distance entre les semis et la circulation d’air, en gérant soigneusement l’irrigation, en enlevant le champignon observé à la surface des contenants, en réduisent le taux d'humidité et en augmentant la ventilation dans les serres.

Références et liens

Bonneau G., Innes L., Lachance C., Marchand L. & Paré D. (1997). L’étouffement. Dans Maladies et insectes importants dans les pépinières forestières au Québec. Québec. P. 2-3. (https://mffp.gouv.qc.ca/publications/forets/fimaq/BROCH_72.PDF)

Myren D. T., Laflamme G., Singh P., Magasi L. P. & Lachance D. (Eds) (1994). Étouffement. Dans Maladies des arbres de l’est du Canada. Groupe communication Canada, Ressources naturelles Canada, Service canadien des forêts, Ottawa. p. 112. (http://cfs.nrcan.gc.ca/pubwarehouse/pdfs/10138.pdf)

http://arbres.ccdmd.qc.ca/maladie_fiche_frame.php?IDMal=20&tri=1

http://forestrydev.org/diseases/nursery/pests/smotheri_e.html