Pourriture sclérotique
Sclerotinia rot
Les tiges d’un plant de poivron de champ montrent des zones de pourriture dans lesquelles les tissus sont bruns. Un mycélium blanc est présent dans les zones de pourriture. Le pétiole des feuilles est également affecté. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Sclerotinia sclerotiorum, responsable de la pourriture sclérotique (sclérotiniose).
L’extrémité des tiges d’un plant de poivron de champ montre des zones de pourriture dans lesquelles les tissus sont bruns. Un mycélium blanc est présent dans les zones de pourriture. Le pétiole des feuilles est également affecté. Les feuilles sont complètement dépéries. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Sclerotinia sclerotiorum, responsable de la pourriture sclérotique (sclérotiniose).
De jeunes plants de poivron de serre montrent une pourriture humide de la tige. La pourriture est située près du feuillage ou dans la partie basale de la tige. Un mycélium blanc est présent dans les zones de pourriture. Le feuillage est également humide. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Sclerotinia sclerotiorum, responsable de la pourriture sclérotique (sclérotiniose).
Des poivrons portent des zones de pourriture molle dans lesquelles les tissus s'affaissent. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Sclerotinia sclerotiorum, responsable de la pourriture sclérotique (sclérotiniose).
Poivron - Pourriture sclérotique (Sclerotinia sclerotiorum)
Poivron - Pourriture sclérotique (Sclerotinia sclerotiorum)
Poivron - Pourriture sclérotique (Sclerotinia sclerotiorum)
Poivron - Pourriture sclérotique (Sclerotinia sclerotiorum)
Description

La pourriture sclérotique, causée par le champignon Sclerotinia sclerotiorum, s’attaque à plusieurs plantes dicotylédones, dont les cucurbitacées, les crucifères, les apiacées, les solanacées (poivron, pomme de terre, tomate), le haricot, la laitue, le pois, le soya et le tournesol. Chez les solanacées, la pomme de terre et la tomate sont plus sensibles à cette maladie que le poivron. Chez le poivron, la pourriture sclérotique se manifeste surtout en champ. Les infections débutent généralement à la floraison. Les dommages sont occasionnels et mineurs, mais parfois importants dans les régions au climat frais et humide. La maladie se développe en foyer.

Cycle de la vie

Le champignon survit dans les débris végétaux et le sol sous la forme de sclérotes (3 à 10 ans). Seuls les sclérotes situés sur le sol ou près de la surface du sol (< 5 cm) produisent des apothèces. Lorsque la température varie entre 11 et 15 °C, les apothèces sont formés et libèrent des ascospores qui sont transportées par le vent sur les plants. Les ascospores ont besoin d’une source d’énergie pour initier les infections et elle se trouve dans les tissus floraux sénescents (surtout les pétales). Une fois que le champignon est bien installé sur les tissus blessés, sénescents ou morts, il peut envahir les tissus vivants. Les infections se font lorsque la température est fraîche et humide. L’humidité relative élevée et l’eau libre jouent un rôle très important dans le développement de la maladie.
 
La maladie se développe lorsque la température se situe entre 20 et 25 °C et que la tige demeure humide en continu pendant au moins 48 heures (humidité relative élevée ou rosée). La maladie est habituellement observée à partir de la floraison. Les sclérotes sont observés sur le mycélium blanc 7 à 10 jours après l’infection. Les sclérotes observés en cours de production ne peuvent causer de nouvelles infections. Ils doivent subir une période de froid (température hivernale) avant de pouvoir germer et causer la maladie. Chez le poivron, les sclérotes sont la principale source d’inoculum en champ.

Symptômes et dommages

Feuille : présence de taches humides vert foncé.
 
Fleur : généralement présence d’une pourriture molle et aqueuse et d’un mycélium blanc cotonneux.
 
Fruit : présence de taches humides vert foncé qui débutent dans la zone pédonculaire ou à partir des tissus sénescents infectés qui adhèrent au fruit. Les fruits immatures sont vert mat à grisâtres et montrent une pourriture humide et molle. Du mycélium blanc et des sclérotes peuvent se développer sur et dans les fruits.
 
Tige : présence de taches humides vert foncé qui se développent éventuellement en lésions blanchâtres à grisâtres le long des tiges, souvent à partir d’une cicatrice foliaire ou de pétales sénescents qui se sont déposés sur la tige. Les lésions peuvent atteindre plusieurs centimètres de longueur et encercler la tige. Les tiges affectées fendent et un mycélium blanc cotonneux et des sclérotes noirs apparaissent dans les vaisseaux à l’intérieur des tiges. La moelle est habituellement décomposée et vide. Les tissus au-dessus des lésions flétrissent puis meurent. Une pourriture molle et aqueuse peut débuter à la base de la tige à la surface du sol et progresser vers les feuilles ou les racines.

Ne pas confondre

La pourriture sclérotique peut être confondue avec celle causée par Sclerotinia minor dont les sclérotes noirs sont plus petits, plutôt circulaires, souvent agglomérés et à la surface des tissus atteints. Les sclérotes de S. sclerotiorum sont plus gros, plutôt allongés et produits surtout à l’intérieur de la tige.
 
Sur les fruits, la pourriture sclérotique peut être confondue avec des dommages de la pourriture des fruits causés par Phytophthora capsici (absence de sclérote, fin mycélium blanc accolé à l’épiderme des fruits).

Méthodes de lutte

Pour diminuer l’incidence de la pourriture sclérotique dans les sols, il faut privilégier les sols bien drainés et aérés, faire une rotation des cultures (3 à 5 ans) avec des plantes non hôtes (betterave, maïs, oignon ou céréales), assurer une lutte efficace contre les mauvaises herbes et diminuer la densité du feuillage des plants afin d’assurer une meilleure aération. Ne pas juxtaposer des cultures sensibles à la sclérotiniose. Il faut éliminer et enfouir les résidus de culture, éviter l’arrosage par aspersion, l’introduction de sol contaminé provenant de champs infestés et l’utilisation de fumier provenant d’animaux qui ont consommé des résidus de culture infectée. Aucun cultivar résistant n’est disponible pour le poivron. Au Québec, aucun fongicide n’est homologué contre la pourriture sclérotique du poivron. En serre, assurer une bonne ventilation.

Références et liens

Boucher T. J. & Ashley R. A. (2000). Sclerotinia Blight. Dans Northeast Pepper Integrated Pest Management (IPM) Manual. University of Connecticut ed. Cooperative Extension System.p. 52-53.
 
Pernezny K., Roberts P. D., Murphy J. F. & Goldberg N. P. (2009). White Mold. Dans Compendium of Pepper Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 22-23.
 
Richard C. & Boivin G. (1994). Sclérotiniose (pourriture blanche, pourriture à sclérotes). Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 303-304. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch18-tomate.pdf)

http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/peppers/diseases-and-disorders/white-mould.html#advanced

https://www.agrireseau.net/legumeschamp/documents/Sylvie%20Rioux%20Conf_JH_4dec08_texte_SR.pdf

http://ephytia.inra.fr/fr/C/10606/Biotel-Leg-Sclerotinia-sclerotiorum

https://pnwhandbooks.org/plantdisease/host-disease/pepper-capsicum-spp-white-mold

https://cpb-us-w2.wpmucdn.com/u.osu.edu/dist/8/3691/files/2015/06/SclerotiniaWhiteMold_HighTunnel-11cymht.pdf

https://fr.scribd.com/document/360180194/Pepper-Diseases-A-Practical-Guide-to-Identification-Control