Le champignon Guignardia cause des taches foliaires, des brûlures foliaires, de la pourriture des fruits sur de nombreuses plantes ligneuses ornementales, de la brûlure des aiguilles et de la brûlure des pousses chez les conifères. La brûlure des feuilles causée par Guignardia aesculi (stade asexué Phyllosticta sphaeropsoidea) est spécifique au marronnier en Amérique du Nord. La brûlure foliaire est sévère en pépinière et dans les plantations lorsque les arbres sont plantés très près les uns des autres, empêchant le feuillage de sécher rapidement après une pluie ou les arrosages. La maladie a également un impact sur la qualité esthétique du marronnier lorsque la défoliation est importante, réduisant sa valeur marchande. Malgré tout, cette maladie est fréquente, mais mineure, car elle se manifeste essentiellement lorsque la croissance annuelle est presque complétée et que les bourgeons sont déjà formés pour l’année suivante. Par conséquent, la maladie a généralement peu d’impact sur la santé des arbres.
Le champignon hiverne sous la forme de pseudothèces sur les feuilles infectées tombées au sol. Tôt au printemps, les pseudothèces sont matures et libèrent des ascospores lorsque les conditions sont très humides au moment du développement des jeunes feuilles. Les ascospores sont dispersées par le vent. L’infection se produit lorsque les ascospores atterrissent sur des feuilles qui demeurent humides pendant plusieurs heures. Les taches apparaissent 10 à 20 jours après l’infection et leur développement se poursuit jusqu'à la fin de la saison. C’est l’infection primaire. Par la suite, de nouvelles fructifications (pycnides) se développent à la face supérieure des feuilles infectées, produisant des conidies qui sont dispersées par l’eau (pluie, éclaboussures d’eau). Ces dernières sont responsables des infections secondaires pendant l’été lorsque les conditions sont humides. À l’automne, lorsque les feuilles sont tombées, des pseudothèces sont formés sur les lésions, sur les deux faces de la feuille, et serviront d’inoculum le printemps suivant, complétant ainsi le cycle de la maladie.
Feuille et pétiole : présence de taches jaunâtres humides et irrégulières qui s’accroissent rapidement, deviennent brun rougeâtre à brun orangé, conférant au feuillage un aspect brûlé. Les taches sont souvent entourées d’un halo jaune et peuvent être délimitées par les nervures. Les taches se regroupent, s’enroulent, brunissent puis deviennent sèches et cassantes. Les brûlures foliaires sont observées jusqu’à la fin de l’été. Une infection grave entraîne le dessèchement et la chute prématurée des feuilles. Le pétiole des feuilles est occasionnellement infecté. Les taches sont allongées et brun rougeâtre. Des pycnides noires se développent sur les taches dépérissantes ou mortes.
Fruit : sont occasionnellement infectés. Les taches sont allongées et brun rougeâtre. Des pycnides noires se développent sur les taches dépérissantes ou mortes.
Arbre : affaiblissement et retard de croissance des arbres suite à plusieurs années successives de défoliation sévère.
La brûlure des feuilles du marronnier peut être confondue avec des symptômes de la tache foliaire, mais celle-ci cause des taches qui atteignent une certaine taille puis cessent de se développer. Elle peut également être confondue avec du dessèchement du feuillage causé par un problème non parasitaire (sécheresse, salinité élevée du sol, choc de transplantation, compaction du sol, etc.). Dans ces cas, il y a absence de fructifications noires sur les tissus atteints et les symptômes débutent et se limitent souvent à la marge des feuilles et aux tissus entre les nervures.
La brûlure des feuilles chez le marronnier est contrôlée en évitant les peuplements trop denses en respectant les distances de plantation ou en taillant les branches intérieures pour augmenter la circulation de l'air et la pénétration de la lumière et ainsi accélérer le séchage des feuilles. Assurer un arrosage régulier, une fertilisation équilibrée et appliquer un paillis au pied des arbres pour conserver l’humidité au sol. Éviter de mouiller le feuillage. En pépinière et dans les plantations, les feuilles tombées au sol peuvent être ramassées et détruites, réduisant ainsi le stade hivernant. Éviter de composter les débris végétaux. Des traitements fongiques sont disponibles.
Sinclair W. A. & Lyon H. H. (2005). Leaf Spots and Blotches Caused by Guignardia and Phyllosticta. Dans Diseases of trees and shrubs. 2e éd. Cornell University Press, Ithaca, New York. p. 40-41.
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https://ag.umass.edu/landscape/fact-sheets/guignardia-leaf-blotch
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