Tache noire
Black spot

Les feuilles d’un rosier (cv 'John Davis') montrent des taches pourpres de forme irrégulière qui sont distribuées aléatoirement sur le limbe. Seules les taches de plus grandes dimensions traversent le limbe. Le nombre de taches est variable par foliole. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Diplocarpon rosae, responsable de la tache noire chez le rosier.

Comparaison entre la face supérieure et inférieure d’une feuille de rosier (cv 'John Davis'). La face supérieure de la feuille montre des taches pourpres de forme irrégulière qui sont distribuées aléatoirement sur le limbe. Les taches ne traversent pas le limbe et ne sont pas visibles à la face inférieure. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Diplocarpon rosae, responsable de la tache noire chez le rosier.

Une vue rapprochée de la face supérieure d’une foliole de rosier (cv 'John Davis') montre des taches pourpres de forme irrégulière qui sont distribuées aléatoirement sur le limbe. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Diplocarpon rosae, responsable de la tache noire chez le rosier.

Une vue rapprochée de la face inférieure d’une foliole de rosier (cv 'John Davis') montre quelques taches pourpres de forme irrégulière qui sont distribuées aléatoirement sur le limbe. Seules les taches de plus grandes dimensions observées à la face supérieure traversent le limbe. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Diplocarpon rosae, responsable de la tache noire chez le rosier.

Rosiers - Tache noire (Diplocarpon rosae)
Rosiers - Tache noire (Diplocarpon rosae)
Rosiers - Tache noire (Diplocarpon rosae)
Rosiers - Tache noire (Diplocarpon rosae)
Description

La tache noire du rosier est causée par le champignon Diplocarpon rosae. Ce champignon est spécifique au rosier. Il y a seulement quelques décennies, la maladie des taches noires était commune sur la plupart des variétés de rosiers cultivés et une maladie très importante. La tache noire, tout comme la rouille et le blanc, est de moins en moins fréquente chez les rosiers, surtout les rosiers arbustifs, grâce à une sélection rigoureuse lors de l’hybridation des rosiers. En serre, la tache noire du rosier est mineure, car les paramètres sont contrôlés (température, humidité, irrigation) tandis qu’en champ ou en pépinière, la maladie est toujours présente, mais moins fréquente. Des épidémies sont parfois observées lors de temps frais et humide. Dans ces cas, les plants affectés résistent moins bien aux rigueurs de l’hiver et à la sécheresse et le rendement en fleur diminue. Chez le rosier, le porte-greffe est résistant, c’est la greffe qui est responsable de la sensibilité. La tache noire affecte surtout la qualité esthétique des plants.

Cycle de la vie

Le champignon peut hiverner de trois façons : 1) sous la forme de mycélium dans les feuilles infectées tombées au sol, sur les tiges infectées ou les bourgeons infectés. Ils produisent de nouveaux acervules ou des apothèces qui produiront au printemps des conidies ou des ascospores. 2) des conidies dans des acervules existants sous la cuticule des feuilles infectées tombées au sol et 3) sous la forme d’acervules dans lesquels de nouvelles conidies seront formées au printemps. Les acervules peuvent demeurer dormants de longues périodes sur les feuilles sèches, mais matures rapidement lors de périodes humides. Le stade sexué (apothèces, asques et ascospores) est rarement observé. Le champignon ne survit pas dans le sol.
 
Les acervules libèrent des conidies par temps humide et sont dispersés par l’eau (pluie, éclaboussures, rosée ou irrigation par aspersion), les travailleurs et les insectes. Lorsque présentes, les apothèces germent et libèrent des asques qui contiennent les ascospores. Elles sont dispersées par les courants d’air. Les feuilles âgées de 6 à 14 jours sont les plus sensibles. Les conditions optimales de développement, de production et de germination des conidies sont une température de 18 °C accompagnée d'une période de mouillure des feuilles pendant au moins 9 à 18 heures. Le champignon pénètre dans la feuille par la cuticule. La croissance mycélienne est optimale à 21 °C. Les infections sur les feuilles se produisent entre 19 et 21 °C. Le feuillage doit demeurer mouillé durant au moins 7 heures pour que les infections se produisent. Le développement de la maladie est optimal à 24 °C (entre 22 et 30 °C). Le mycélium est visible sous la cuticule 3 à 5 jours après l’infection. À la face inférieure des feuilles, les symptômes apparaissent 3 à 16 jours après l’infection. Les acervules sont matures 11 à 30 jours après l’infection selon qu’ils sont observés à la face supérieure ou inférieure. Lorsque les acervules sont matures, ils libèrent une masse visqueuse blanchâtre contenant les conidies. Il n’y a qu’une génération d’ascospores par année, mais plusieurs générations de conidies, principalement pendant l'été et l'automne.

Symptômes et dommages

Les taches foliaires sont sans contredit le symptôme le plus important de cette maladie. La tache pourpre affecte également le pétiole des feuilles, les fleurs (sépales, pétales) et les fruits, à un degré moindre.
 
Feuille et pétiole : présence de taches circulaires à irrégulières, brun rougeâtre à noires, d’un diamètre variant entre 2 et 12 mm. Les taches s’observent surtout à la face supérieure des feuilles. Elles sont caractéristiques puisque le mycélium du champignon se développe sous la cuticule des feuilles en série de petits faisceaux brunâtres qui irradient à partir du centre de la tache. Les taches sont entourées d'un halo jaune qui finit par décolorer toute la feuille. Présence d’acervules noirs sur les taches. Des conidies peuvent être visibles sur les acervules sous la forme d’une masse visqueuse blanche. Provoque une défoliation partielle ou totale. Les taches foliaires se développent lentement et prennent plusieurs semaines pour atteindre un diamètre de 12 mm. Sur les cultivars résistants ou lors de conditions défavorables au développement du champignon, la tache noire se manifeste sous la forme de fines mouchetures, mais les feuilles ne jaunissent pas et ne tombent pas. Sur les pétioles, les taches sont similaires aux feuilles. Le pétiole peut être ceinturé par le champignon, mais ne tombe pas.
 
Fleur : sur les sépales, présence de mouchetures rouges et des déformations. Diminution de la floraison.
 
Tige : sur les tiges annuelles des cultivars sensibles, présence de taches irrégulières rouges qui deviennent bleu foncé à noires, mais le mycélium ne se développe pas en petits faisceaux et des acervules sont présents. Les taches sont généralement petites et ne tuent pas les tiges.
 
Plant : lors de fortes infestations, les plants sont affaiblis, moins vigoureux et plus susceptibles aux dommages hivernaux.

Méthodes de lutte

Pour contrer le développement de la tache noire du rosier, il faut se procurer du matériel végétal sain et des variétés résistantes. Les hybrides de thé (rosier à grandes fleurs) sont généralement les plus sensibles. Assurer un bon espacement entre les plants pour une meilleure aération et prioriser l’irrigation goutte à goutte à celle par aspersion. Si l’irrigation par aspersion est inévitable, arroser en matinée pour que le feuillage s’assèche au cours de la journée. Enlever et détruire les feuilles tombées au sol et tailler les tiges infectées. Les outils et les équipements doivent être nettoyés et stérilisés, car le champignon peut rester viable environ un mois en champ et une année en serre. La lutte chimique ou biologique est disponible.