Tache cercosporéenne
Cercospora leaf spot
Une feuille d’un dahlia montre des taches grisâtres avec une marge brune. Les taches mesurent entre 2 et 5 mm de diamètre et il y a entre huit et 15 taches par foliole. Les taches se groupent pour former de larges plages d’aspect brûlé. Seules les feuilles basales sont infectées. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Cercospora sp., responsable de la tache cercosporéenne chez le dahlia.
À la face supérieure d’une foliole d’un dahlia, présence de quelques taches grisâtres avec une marge brune. Un large halo vert pâle entoure les taches. À la face inférieure, les taches sont grisâtres, sans marge foncée, et plutôt irrégulière. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Cercospora sp., responsable de la tache cercosporéenne chez le dahlia.
À la face supérieure d’une foliole d’un dahlia, présence de quelques taches grisâtres avec une marge brune. Un large halo vert pâle entoure les taches. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Cercospora sp., responsable de la tache cercosporéenne chez le dahlia.
Dahlias - Tache cercosporéenne (Cercospora sp.)
Dahlias - Tache cercosporéenne (Cercospora sp.)
Dahlias - Tache cercosporéenne (Cercospora sp.)
Description

La tache cercosporéenne (syn. cercosporose) est une maladie commune des plantes ornementales au même titre que la tache alternarienne, la tache septorienne et l’anthracnose. Elle cause généralement des dommages mineurs. La tache cercosporéenne affecte de nombreuses plantes ornementales, dont les hybrides de Dahlia, le gerbera, l’hibiscus, l’hydrangée, le cœur saignant, le kalanchoe et la verveine. Elle peut causer des dommages importants chez la pensée et le géranium (pélargonium). La production en serre offre des conditions climatiques idéales (température et humidité relative élevées) qui favorisent la production de spores et l’infection par l’agent pathogène. Chez les plantes ornementales, la tache cercosporéenne affecte la qualité esthétique des plants, les rendant souvent invendables.

Cycle de la vie

Le champignon hiverne sous la forme de stroma sur les débris végétaux des plants affectés et sur et dans la semence. La propagation de la tache cercosporéenne se fait uniquement par les conidies et est tributaire de longues périodes d'humidité sur les feuilles. Les conidies sont produites au printemps et dispersées par le vent, les courants d’air et l’eau (éclaboussures, irrigation par aspersion) sur les feuilles. La germination des conidies nécessite la présence d’une humidité relative près de la saturation (> 90 %) et d’un film d’eau sur les feuilles pendant plus de 24 heures. Les infections se font généralement par le mycélium qui pénètre par les stomates. Les infections et le développement de la maladie commandent un film d’eau ou une humidité importante la nuit (90 à 100 %) et des températures élevées et sèches le jour (20 à 26 °C). Les symptômes apparaissent environ une semaine après l’infection. Les conidies formées sont libérées dès que l’humidité baisse puis dispersées par le vent et les éclaboussures d’eau (pluie et irrigation par aspersion) vers des tissus sains. La maladie peut se transmettre d’une feuille infectée à une feuille saine.

Symptômes et dommages

Feuille : présence de taches jaunes à brunes avec ou sans marge foncée. Un halo vert pâle à jaune entoure parfois les taches. Les taches mesurent généralement moins de 5 mm de diamètre. En vieillissant, les taches deviennent grises et se regroupent. Des fructifications noires du champignon sont visibles au centre des taches, ce qui fait paraître le centre surélevé. Les feuilles très infectées meurent et peuvent tomber. Les vieilles feuilles sont affectées en premier.

Ne pas confondre

La tache cercosporéenne peut être confondue avec la tache alternarienne (Alternaria sp. – présence de conidies brunes en forme de massue au centre des taches) et la tache septorienne (Septoria sp. – présence de pycnides noires au centre des taches).

Méthodes de lutte

Pour prévenir le développement de la tache cercosporéenne, il faut utiliser des semences et des transplants sains, cultiver dans des sols bien drainés, assurer une bonne circulation d’air entre les plants en évitant les plantations trop denses et une lutte efficace contre les mauvaises herbes, prioriser l’irrigation goutte à goutte sinon irriguer par aspersion en matinée pour que le feuillage s’assèche au cours de la journée. En champ, favoriser la rotation des cultures (2 à 3 ans) avec des plants non hôtes. Éliminer les tissus infectés en cours de production, assurer un bon contrôle des mauvaises herbes et travailler dans les champs infectés en dernier et lorsque le feuillage est sec. Aucun fongicide n’est homologué contre la tache cercosporéenne chez le dahlia.

Références et liens

Agrios G. N. (2005). Cercospora Diseases. Dans Plant Pathology. 5th ed. Elsevier Academic Press. p. 463.
 
Chase A. R., Daughtrey M. L. & Cloyd R. A. (Ed) (2018). Cercospora Leaf Spot of Pansy. Dans Compendium of Bedding Plant Diseases and Pests. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 25-26.
 
Dreistadt S. H. (2001). Dahlia. Dans Integrated Pest Management for Floriculture and Nurseries. University of California, Publication 3402. p. 311-313.

https://ag.umass.edu/greenhouse-floriculture/fact-sheets/leaf-spot-diseases-of-floricultural-crops