Moisissure grise
Grey mold
Dans la zone pédonculaire d’une courge musquée 'Butternut' provenant d’un entrepôt, présence d’une importante pourriture aqueuse couverte d’un mycélium blanc grisâtre et inodore. Les tissus pourris se sont affaissés dans la chair et le pédoncule s’est facilement brisé. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Botrytis cinerea, responsable de la moisissure grise chez les cucurbitacées.
Dans la zone pédonculaire d’une courge musquée 'Butternut' provenant d’un entrepôt, présence d’une importante pourriture aqueuse couverte d’un mycélium blanc grisâtre et inodore. Les tissus pourris se sont affaissés dans la chair et le pédoncule s’est facilement brisé. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Botrytis cinerea, responsable de la moisissure grise chez les cucurbitacées.
Courges - Moisissure grise (Botrytis cinerea)
Courges - Moisissure grise (Botrytis cinerea)
Description

La moisissure grise est une maladie fréquente et sévère chez de nombreuses cultures. Chez les cucurbitacées cultivées en plein champ, le concombre et le melon sont davantage affectés que la courge et la courgette. Les cultivars à port plus étalé ont tendance à être moins affectés, car ils sont mieux ventilés et s’assèchent plus rapidement. La moisissure grise peut être une maladie grave sur les fruits en postrécolte si elle n’est pas détectée lors de la récolte. Les fruits entreposés, en transit ou dans les points de vente qui se retrouvent dans des conditions humides et en présence d’éthylène (mûrissement d’autres fruits (tomate, pomme, etc.)) sont sujets à la moisissure grise. Les symptômes apparaissent généralement en foyer et la maladie se propage rapidement.

Cycle de la vie

Le champignon hiverne dans le sol et les débris végétaux sous la forme de mycélium, de conidies ou de sclérotes. Sous la forme de sclérotes, Botrytis peut persister plusieurs années dans le sol. Le champignon est dispersé par le vent, les courants d’air, l’eau (pluie, irrigation par aspersion, condensation), les outils et les travailleurs. Chez les cucurbitacées, les infections ont lieu lorsque les conditions sont humides (> 95 %), fraîches à tempérées (15 à 21 °C) et en présence d’eau libre. Le champignon pénètre dans les tissus par des blessures diverses, les tissus sénescents et rarement par les tissus sains. Les fleurs et les fruits sont plus sensibles aux infections que les feuilles saines. Les symptômes apparaissent environ 3 jours après l’infection.

Symptômes et dommages

Feuille : les symptômes apparaissent souvent en bordure du limbe par une tache circulaire et huileuse. Par la suite, les tissus sèchent, deviennent gris pâle à beiges et se couvrent d’une sporulation grisâtre.
 
Fruit : l’infection débute dans la zone stylaire ou pédonculaire ou à partir de pétales morts et infectés qui adhèrent à la surface des fruits. Ces pièces florales lui servent de base nutritive pour son développement et facilite, par le fait même, la contamination du fruit. La détérioration des fruits peut être rapide surtout si elle est accompagnée d'une pourriture humide occasionnée par des champignons et des bactéries secondaires.
 
Tige : apparaît sous la forme de chancres beiges humides qui ceinturent parfois la tige. Les chancres débutent à partir de plaies d’effeuillage ou de cueillette ou à partir de tissus sénescents.

Ne pas confondre

Sur les feuilles, la moisissure grise a des similitudes avec le chancre gommeux (Phoma cucurbitacearum – brûlure marginale surtout).

Sur les fruits, elle peut être confondue avec la pourriture blanche (Sclerotinia sclerotiorum – mycélium toujours blanc).

Méthodes de lutte

Pour diminuer la moisissure grise, il faut éliminer les résidus de culture de toutes les plantes affectées par Botrytis. Au champ, dans les zones humides, froides et abritées du vent, favoriser un meilleur espacement entre les plantes et les rangs pour assurer une ventilation adéquate. Des fongicides sont disponibles et efficaces lorsqu’une rotation des familles de fongicides est réalisée.

Références et liens

Blancard D., Lecoq H. & Pitrat M. (1991). Botrytis cinerea – la moisissure grise. Dans Maladies des Cucurbitacées – Observer, Identifier, Lutter. INRA. p. 208-209.
 
Richard C. & Boivin G. (1994). Moisissure grise. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 142. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch9-cucurbitacees.pdf)

http://plantclinic.cornell.edu/factsheets/botrytisblight.pdf