Un plant de fausse-spirée à feuilles de sorbier montre des feuilles nanifiées sur quelques tiges: des amas de feuilles très petites à effilées, à plusieurs niveaux de chacune des branches ou rameaux, sont observables. Plusieurs feuilles réparties aléatoirement sont décolorées, voire presque blanchies, mais les nervures demeurent vertes. Une coloration rosée du limbe apparaît quelques fois. Environ 80% des plants dans la pépinière présentent ces symptômes. Aucun phytoplasme n’a été détecté dans les tissus symptômatiques. Un dosage chimique a cependant révélé une concentration élevée de glyphosate, amplement suffisante pour affecter la plante. Une dérive d’un champ voisin serait à l’origine de cette phytotoxicité.

Les feuilles d'un plant de fausse-spirée à feuilles de sorbier sont décolorées, voire presque blanchies, mais les nervures demeurent vertes. Une coloration rosée du limbe est aussi apparente. Des brûlures sont aussi présentes à la marge de plusieurs folioles. Environ 80% des plants dans la pépinière montrent ces symptômes. Aucun phytoplasme n’a été détecté dans les tissus symptômatiques. Un dosage chimique a cependant révélé une concentration élevée de glyphosate, amplement suffisante pour affecter la plante. Une dérive d’un champ voisin serait à l’origine de cette phytotoxicité.

Quelques feuilles d'un plant de fausse-spirée à feuilles de sorbier sont nanifiées: on observe des amas de feuilles très petites à effilées, à plusieurs niveaux de chacune des branches ou rameaux. Plusieurs feuilles réparties aléatoirement sont décolorées, voire presque blanchies, mais les nervures demeurent vertes. Une coloration rosée du limbe apparaît quelques fois. D'autres feuilles sont complètement desséchées (brûlées). Environ 80% des plants dans la pépinière montrent ces symptômes. Aucun phytoplasme n’a été détecté dans les tissus symptômatiques. Un dosage chimique a cependant révélé une concentration élevée de glyphosate, amplement suffisante pour affecter la plante. Une dérive d’un champ voisin serait à l’origine de cette phytotoxicité.

Sorbaire à feuilles de sorbier - glyphosate (9)_1
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Description

Cas glyphosate - Le glyphosate appartient au groupe de résistance 9. Ces herbicides se lient à l’enzyme énolpyruvylshikimate-3-phosphate synthase (EPSP synthase ou EPSPS, une enzyme chloroplastique) et bloquent son activité. La synthèse des acides aminés aromatiques essentiels aux végétaux est perturbée, voire inhibée ce qui cause une carence nutritionnelle et la mort de la plante. Le glyphosate est un herbicide non sélectif qui affecte tous les tissus avec lesquels il entre en contact, à l’exception des hybrides « Roundup Ready (RR) ». Il peut être appliqué en prélevée, postlevée ou pré-récolte.
 
Suite à son application, la croissance des plantes sensibles est rapidement inhibée. Il s’ensuit une chlorose généralisée du feuillage qui débute, et est souvent plus marquée, sur les jeunes tissus foliaires et les points de croissance. Puis, survient la nécrose des tissus, dans un délai de 4 à 7 jours, chez les espèces les plus sensibles, et dans les 10 à 20 jours, chez les espèces qui le sont un peu moins. Les symptômes peuvent également être une coloration rose-pourpre du feuillage et la multiplication du nombre de tiges aux entre-nœuds (rappelant le «balai de sorcière» ou «witch’s broom»).
 
Le glyphosate n’est pas mobile dans le sol, mais il est facilement absorbé par les feuilles et transloqué dans toute la plante, via le xylème et le phloème, où il persiste longtemps. Son transport à travers la membrane cytoplasmique est particulièrement lent, plus que la plupart des herbicides en général et surtout les non-polaires. Il est lentement dégradé en son métabolite principal, l’acide aminométhylphosphonique (AMPA). Les symptômes en lien avec l’exposition au glyphosate peuvent se développer rapidement ou se manifester la saison suivante.
 
Le glyphosate fait l’objet d’un usage intensif dans le monde, notamment pour certaines cultures, dont le maïs, le soya, le coton et le canola. Même si l’étiquette mentionne que sa persistance dans le sol est nulle, son utilisation intensive tend à prouver le contraire. Des études ont permis de le détecter dans l’eau, le sol et l’air. Il est rapidement et fortement absorbé aux particules de sol. Dans les sols, sous l’effet de la vie microbienne, il se transforme rapidement en son produit de dégradation (AMPA), lequel se décompose lentement.
 
Plusieurs cas (7) de mauvaises herbes résistantes au glyphosate ont été rapportés au Canada (petite herbe à poux (Ambrosia artemisiifolia), grande herbe à poux (Ambrosia trifida), kochia à balais (Kochia scoparia), amarante tuberculée (Amaranthus tuberculatus), vergerette du Canada (Conyza canadensis)), brôme des toits (Bromus tectorum) et au Québec (5) (moutarde des oiseaux (Brassica rapa), amarante tuberculée (Amaranthus tuberculatus), petite herbe à poux (Ambrosia artemisiifolia), kochia à balais (Kochia scoparia) et vergerette du Canada (Conyza canadensis)). Les cas sont aussi nombreux aux États-Unis (17 espèces de mauvaises herbes résistantes) et ailleurs dans le monde (56 espèces de mauvaises herbes résistantes).

Symptômes et dommages

Feuille : les jeunes feuilles et les points de croissance présentent des anomalies de coloration (jaunissement internervaire) et des malformations (feuilles recourbées vers le haut, feuilles au limbe réduit, effilée ou plus petite la deuxième année, enroulement des feuilles). Les nervures demeurent vertes.

Tige : arrêt de croissance de la tige ou développement anormal de bourgeons latéraux à la base des plants, donnant un aspect buissonnant au plant.
 
Plant : peut montrer un retard de croissance, être chétif et rabougri.

Ne pas confondre

En général, la phytotoxicité par le glyphosate peut être confondue avec : des carences minérales (fer (Fe), manganèse (Mn), phosphore (P), potassium (K)), mais à ce moment différents niveaux de feuille peuvent être affectés; des phytoplasmes (déformations sévères, absence de feuilles); des virus (dommages localisés); ou celle associée à d’autres produits phytosanitaires (acides benzoïques, imidazolinones, bipyridilium, aryloxyphénoxypropionates, acides phénoxy-carboxiliques, sulfonylurées, isoxazolidinone).

Prévention

Pour diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur. Pulvérisé à une température excédant 25 °C, le glyphosate représente un risque pour la culture.

Références et liens

Scalla, R. et coll. (1991). Les herbicides : mode d’action et principes d’utilisation. Paris : Institut national de la recherche agronomique INRA (Ed). Collection : du labo au terrain. Paris, France. 450 pp.

Shaner D.L. (Ed) (2014). Glyphosate. Dans Herbicide handbook. 10e éd. Weed science society of America, Lawrence, Kansas. p. 240-242.

Document_109683.pdf (agrireseau.net)

Herbicide Resistant Weeds by Individual Herbicide (weedscience.org)