La tache commune est sans contredit la maladie la plus fréquemment observée chez le fraisier. Avant le développement de cultivars résistants à la tache commune, elle était considérée comme LA maladie de la fraise. Aujourd’hui, elle affecte surtout la qualité esthétique des plants et ne cause pas de dommages importants. La tache commune est souvent observée en association avec la tache pourpre. Les cultivars Jewel, Kent et Micmac sont particulièrement sensibles tandis que les cultivars Chambly, Joliette et Oka sont plus tolérants.
Le champignon hiverne sur les vieilles feuilles infectées. Au printemps, les spores sont produites lors de pluies prolongées et dispersées par les éclaboussures d’eau sur les jeunes feuilles. Les jeunes feuilles de moins de 10 jours sont les plus sensibles. La résistance à la tache commune augmente avec l’âge de la feuille. Le champignon pénètre dans la feuille par les stomates. Les conidies germent entre 15 et 20 °C et une humidité relative élevée (98-100 %). Les infections se produisent entre 10 et 30 °C, avec un optimum entre 20 et 25 °C. Le feuillage doit demeurer mouillé durant au moins 12 heures pour que les infections se produisent. Les symptômes apparaissent 15 à 30 jours après l’infection et produisent de nouvelles spores qui initieront de nouvelles infections sur les jeunes feuilles. Ce cycle se répètera plusieurs fois dans une saison de croissance.
Les taches foliaires sont sans contredit le symptôme le plus important de cette maladie. La tache commune affecte également le pétiole des feuilles, le calice, les fraises et les stolons mais à un degré moindre.
Feuille : au début, les taches sont petites, rondes et violet foncé à la face supérieure. À mesure que la maladie évolue, le centre des taches devient brun, puis gris, et finalement blanc. La zone blanchâtre est entourée d’une marge foncée. La tache commune est parfois appelée taches ocellées ou « œil d’oiseau ». Généralement, seules les feuilles matures montrent les symptômes même si les jeunes feuilles sont infectées. Lorsque les taches augmentent en taille et en nombre, elles causent un rougissement puis une brûlure des feuilles. Les taches sur le pétiole sont de forme allongée.
Fleur : taches allongées violacées au centre pâle. Parfois brûlure des sépales lors de fortes infestations.
Fruit : brûlure des sépales et des akènes. Noircissement possible lors des étés chauds et pluvieux. Lorsque le réceptacle est atteint, les tissus sont brunâtres à noirâtres, durs et ont un aspect « cuir ». Les fruits affectés ne murissent pas.
Sur les feuilles, la tache commune peut être confondue avec la tache pourpre (Diplocarpon earlianum – taches complètement violacées) et le blanc (Sphaerotheca macularis – présence d’un duvet blanc).
Sur les sépales des fleurs ou des fruits, la tache commune peut être confondue avec une carence en calcium (brûlure de l’extrémité des sépales), la tache angulaire (Xanthomonas fragariae – taches brunes et sèches sur les sépales des fruits) et la moisissure grise (Botrytis cinerea – duvet grisâtre).
Pour contrer le développement de la tache commune dans les fraisières, il faut se procurer des cultivars résistants et du matériel végétal certifié, assurer un bon espacement entre les plants pour une meilleure aération, prioriser l’irrigation goutte à goutte à celle par aspersion. Enlever et détruire les vieilles feuilles et le feuillage infecté lors de la rénovation. Protéger les jeunes feuilles avec un traitement fongique après la rénovation ou au début du printemps, avant la floraison, dans le but de diminuer le taux d’inoculum dans la fraisière.
Lambert L., Laplante G. H., Carisse O. & Vincent C. (2007). La tache commune du fraisier. Dans Guide de maladies, ravageurs et organismes bénéfiques du fraisier, du framboisier et du bleuetier. CRAAQ (Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec) (Ed). p. 38-40.
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http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/strawberries/diseases-and-disorders/leaf-spot.html#advanced
http://publications.gc.ca/collections/Collection/A42-87-1997F.pdf