La gale est une maladie fréquente et mineure chez les cucurbitacées. Les melons, les courges d’été et la citrouille sont sensibles tandis que le concombre compte de nombreuses variétés résistantes. Les dommages les plus importants surviennent lorsque les fruits sont atteints. Leur mise en marché est alors compromise.
Le champignon survit dans les débris végétaux infectés pendant au moins deux années. La maladie se transmet également par la semence. L’humidité relative élevée joue un rôle primordial dans le développement de la maladie. L’alternance de jours secs et de nuits humides favorise la dispersion des spores qui se fait par le vent, les insectes, la machinerie et les travailleurs. Au champ, l’infection se produit à des températures variant entre 17 et 20 °C sous une humidité importante. Les symptômes sur feuilles et sur fruits apparaissent 3 à 5 jours plus tard. La gale peut également se développer ou s’aggraver en entreposage, à des températures aussi basses que 2 à 8 °C.
Les symptômes varient selon la culture.
Feuille et pétiole : présence de taches vitreuses blanchâtres à grisâtres, de forme plus ou moins angulaire. Un halo jaune entoure les taches. Souvent le centre de la tache tombe, donnant un aspect criblé à la feuille.
Fruit : au début, les taches sont petites, creuses et ressemblent à des piqûres d’insectes (3 à 4 mm) puis elles deviennent ovales, plus grosses (10 à 15 mm) et profondes. La marge des taches est souvent couverte d’une pellicule sèche et liégeuse. Un exsudat gommeux peut suinter des taches. Les jeunes fruits sont particulièrement sensibles, car leur pelure est encore molle. À maturité, les fruits sont souvent difformes. La maladie peut apparaître sur les fruits sans nécessairement causer de taches foliaires.
Sur les feuilles, ce symptôme est surtout confondu avec la tache angulaire (Pseudomonas syringae – présence d’un exsudat bactérien) mais aussi avec la tache septorienne (Septoria sp. – taches avec halo jaune parfois et pycnides sur vieilles taches), l’alternariose (Alternaria sp. – taches brunes) et l’œdème (épiderme surélevé).
Sur les fruits, les taches causées par l’anthracnose ne se cicatrisent pas, contrairement à celles produites par la gale. Dans ce cas, elles se couvrent d’une pellicule sèche et liégeuse (sauf pour les courgettes).
Pour contrer le développement de la gale, il faut utiliser des cultivars résistants et des semences saines, privilégier la rotation des cultures (3 à 4 années) avec des plantes non hôtes, choisir des sites bien drainés et favoriser une bonne circulation d’air entre les plants.
Koike, S. T., Gladders P. & Paulus A. O. (2007). Scab of Cucurbitaceae. Dans Vegetable Diseases – A Color Handbook. Academic Press. p. 228-229.
Richard C. & Boivin G. (1994). Cladosporiose (gale). Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 140-141. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch9-cucurbitacees.pdf)
Zitter T. A., Hopkins D. L. & Thomas C. E. (Eds) (1996). Scab. Dans Compendium of Cucurbit Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 30-31.
http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/cucurbits/diseases-and-disorders/scab.html#advanced
http://vegetablemdonline.ppath.cornell.edu/factsheets/Cucurbit_Scab.htm