Les principaux dommages de la pourriture noire sont observés sur la racine. Occasionnellement, Alternaria radicina peut attaquer les organes aériens, principalement les porte-graines et contaminer la semence. En plus de la carotte, ce champignon attaque aussi le céleri, le panais, le persil et l’aneth. La majorité des pertes sont enregistrées lorsque les carottes sont entreposées en vrac, mais des pertes significatives au champ ont déjà été rapportées surtout lorsque la base des pétioles est affectée, ce qui complexifie la récolte mécanique, car le feuillage casse. Cette maladie est occasionnelle mais sévère en entreposage.
Le champignon hiverne dans le sol (environ 8 ans), les débris végétaux et la semence sous la forme de mycélium ou de conidies. Les conidies sont dispersées par le vent, les éclaboussures d’eau et l’irrigation par aspersion. Les infections se font par les feuilles ou les radicelles, à partir de tissus sains ou blessés. L’infection requiert une longue période de mouillure du feuillage et des températures supérieures à 20 °C, avec un optimum à 28 °C. Alternaria radicina peut infecter les carottes à n’importe quel stade de son développement, mais affectionne particulièrement les vieilles feuilles et les tissus sénescents. Les dommages observés en postrécolte sont souvent initiés au champ.
Plantule : fonte des semis en prélevée et postlevée. Présence d'un noircissement sur l’hypocotyle et de malformations racinaires. La semence peut pourrir.
Feuille : au début, présence de petites taches nécrotiques entourées d’une marge jaune. Les lésions se regroupent et toute la feuille noircit et dépérit. Noircissement de la base des pétioles, au point d’attache des feuilles au collet.
Fleur : présence de lésions nécrotiques sur la hampe florale et l’inflorescence.
Graine : présence d’un mycélium noir à la surface de la graine. Avortement potentiel des graines en début de développement.
Racine : présence de lésions noires, déprimées, mais superficielles, de taille variable située généralement dans la partie supérieure. Habituellement, une marge délimite assez nettement les tissus sains des tissus affectés.
Sur la racine, des symptômes similaires peuvent être causés par la pourriture noire des racines (Berkeleyomyces basicola), la pourriture à Mycocentrospora (Mycocentrospora acerina), la cavité pythienne (Pythium sp.) et la tache noire (Rhexocercosporidium carotae).
Sur les organes aériens, les symptômes peuvent être confondus avec ceux causés par la brûlure alternarienne (Alternaria dauci).
Pour diminuer les risques associés à la pourriture noire, il faut privilégier la rotation des cultures (3 à 4 ans) avec des plantes non hôtes, éliminer et enfouir les résidus de culture, utiliser des semences saines et traitées préalablement à l’eau chaude ou avec un fongicide. Certains cultivars résistants sont disponibles. En entrepôt, les carottes doivent être lavées, triées et conservées à une température maintenue à 0 °C, avec une humidité relative inférieure à 92 %.
Davis R. M. & Raid R. N. (Eds) (2002). Black Rot. Dans Compendium of Umbelliferous Crop Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 25-27.
Richard C. & Boivin G. (1994). Pourriture noire de la carotte. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d’Entomologie du Canada, Canada. p. 76-77.
(http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch6-carotte.pdf)
http://msue.anr.msu.edu/news/black_rot_of_carrots
http://www.padil.gov.au/pests-and-diseases/pest/main/136597/3015