Luteovirus
À l’origine, les virus infectant les plantes étaient classés en « groupes » basés sur des critères morphologiques, tels que le type d’acide nucléique, la forme des particules virales, les vecteurs impliqués et les réactions immunologiques. Avec l’instauration d’un cadre taxonomique officiel par l’ICTV (Comité international de taxonomie des virus), ces groupes informels ont été progressivement remplacés par une classification hiérarchisée.
Le groupe Luteovirus rassemblait initialement sept virus partageant des caractéristiques communes : des génomes à ARN simple brin, une structure de virion similaire, et une transmission par les pucerons. Ce regroupement a donné naissance à la famille Luteoviridae. Cependant, des analyses moléculaires approfondies ont montré que les virus inclus dans cette famille ne formaient pas un groupe monophylétique, c’est-à-dire qu’ils ne descendent pas tous d’un ancêtre commun unique. En particulier, des différences majeures dans la polymérase virale (RdRp) et les stratégies de réplication ont été observées.
Pour mieux refléter les relations évolutives réelles entre ces virus, il a été proposé de dissoudre la famille Luteoviridae. Selon cette nouvelle classification, le genre Luteovirus a été transféré dans la famille Tombusviridae et les genres Polerovirus et Enamovirus, ainsi que d’autres virus apparentés, ont été réassignés à la famille Solemoviridae.