Blanc (Oïdium)
Powdery mildew

Duvet blanc poudreux sur les drupéoles d'une framboise. Podosphaera sp., le champignon responsable du blanc (oïdium) chez le framboisier, est à l’origine du signe fongique observé. 

Duvet blanc poudreux causé Podosphaera sp. sur la face supérieure d'une feuille de framboisier.

Photo : François Demers

Framboise - Blanc (Podosphaera aphanis)_1
Framboise - Blanc (Podosphaera aphanis)_2
Description

Le blanc, ou oïdium, est une maladie commune facile à identifier visuellement. Elle se caractérise par l’apparition d’une poudre blanche qui recouvre surtout la surface des feuilles. Les champignons qui en sont responsables (Erysiphales) sont des parasites obligatoires, ce qui signifie qu’ils ne peuvent se reproduire que sur les tissus vivants de leur hôte. Ils ont généralement une gamme d’hôtes restreinte, car l’association entre le pathogène et la plante est étroite. Podosphaera apahanis, qui infecte le framboisier rouge (Rubus idaeus), peut également s’attaquer à la framboise noire (Rubus occidentalis) et à certains cultivars de mûre (Rubus fruticosus). Bien que l’espèce responsable de cette maladie soit la même chez la fraise (Fragaria × ananassa), la souche qui attaque le framboisier n’attaquerait pas le fraisier : aucune contamination croisée n’a été démontrée entre les deux cultures. Cette maladie est plus fréquente en culture abritée, notamment sous grands tunnels, en raison des conditions plus favorables qu’on y retrouve. Le blanc est actuellement une maladie peu fréquente et dont la sévérité requiert rarement un traitement ciblé.

Cycle de la vie

Chez le framboisier, le champignon hiverne sur le feuillage, dans les bourgeons et/ou sur les pousses de tiges infectées sous forme de cléistothèces. Les cléistothèces, des structures fongiques issues de la reproduction sexuée, sont produites en fin de saison et permettent au champignon de survivre à l’hiver. Au printemps, les ascospores contenues dans les cléistothèces sont libérées et dispersées par le vent et les éclaboussures d’eau. Lorsqu’elles atteignent des plantes saines, elles germent et pénètrent les tissus de leur hôte à l’aide d’un appressoria. Un mycélium superficiel se développe ensuite à la surface des organes végétaux. Le mycélium produit des conidies qui se développent en chaînette à l’extrémité des conidiophores érigés. Ces conidies sont à leur tour dispersées par l’eau et le vent et infectent d’autres parties de plante lorsque les conditions sont propices. Les conditions idéales pour le développement de la maladie sont des températures entre 19°C et 27°C et une humidité relative entre 97% à 99%. Toutefois, la pluie nuit à la reproduction du champignon, car elle semble lessiver les spores. En ce sens, l'irrigation par aspersion pourrait aussi nuire au développement de la maladie si elle est utilisée judicieusement. Les conidies issues de la reproduction asexuée assurent les infections secondaires tout au long de la saison.

Symptômes et dommages

Feuille : Présence d’un duvet blanc/gris superficiel sur la face inférieure des feuilles. Cette couche poudreuse correspond au mycélium du champignon. En début d’infection, l’apparition de mycélium sur la face inférieure des feuilles peut causer des taches verdâtres d’apparence humide sur la face supérieure et causer l’enroulement des feuilles. Dans les cas plus sévères, le mycélium est également visible sur la face supérieure des feuilles.

Fruit : Les fruits peuvent être recouverts de mycélium. En présence d’une infection sévère, les baies peuvent être plus petites et flétrir.

Tige : Les pousses des tiges peuvent être recouvertes de mycélium.

Plante entière : Lors d’une infection sévère, des retards de croissance importants et des malformations peuvent être observés.

Méthodes de lutte
  • Favoriser une bonne circulation d’air et une bonne pénétration de la lumière.
  • Éviter une fertilisation excessive.
  • À l'automne, tailler et retirer les cannes infectées pour réduire l’inoculum dans la parcelle.
  • Certains cultivars démontrent une résistance ou une tolérance à la maladie du blanc. Les cultivars Amity, Cascade Bounty, Chilcotin, Heritage, Rudi, Sumner et Willamette semblent démontrer une résistance, mais ces cultivars sont peu cultivés actuellement au Québec.
Traitements phytosanitaires

Plusieurs fongicides sont homologués contre le blanc, tant pour les productions conventionnelles que biologiques (consulter SAgE Pesticides). Plusieurs sont des produits à base de soufre. Il est important de noter que les fongicides de type protectants doivent être utilisés de manière préventive, avant le début de l’infection. Les fongicides de type éradicants, quant à eux, sont généralement plus efficaces au début de l’infection. Une fois que l’infection est bien établie, le blanc est plus difficile à contrôler.