Tache helminthosporienne
Helminthosporium leaf spot
Les feuilles terminales d’un palmier de Noël présentent des taches ou des brûlures irrégulières brunes avec un halo jaune. Les taches sont situées principalement dans la partie supérieure des feuilles. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Drechslera sp. Il s’agit probablement de Drechslera setariae (syn. Bipolaris setariae), responsable de la tache helminthosporienne chez les palmiers.
 
La conseillère agricole mentionne que ce palmier de Noël, de 20 pieds de haut, est très à l’étroit dans son pot. Le manque de terreau et une fertilisation déficiente peuvent être en lien avec les symptômes observés. Les palmiers requièrent une forte intensité lumineuse et une fertilisation équilibrée.
Description

Plusieurs champignons affectent les feuilles de palmier, dont Bipolaris spp., Exserohilum rostratum et Phaeotrichoconis crotalariae. Le genre Bipolaris est le plus commun et trois espèces sont fréquemment rapportées (B. setariae, B. cynodontis et B. incurvata). Les taches foliaires peuvent survenir à n'importe quel stade de la croissance des palmiers, mais elles constituent un problème plus grave pour les plantules et les palmiers juvéniles (palmiers sans tronc), car elles ont moins de feuilles ou sont de plus petite taille qu’un palmier mature. Les dommages sont plus importants en serre et en pépinières que dans les aménagements, car l’espace est plus restreint, ce qui facilite la propagation de l’inoculum. Les taches foliaires et le dépérissement des feuilles affectent surtout la qualité esthétique des plants, ce qui diminue leur valeur marchande et les rend parfois invendables.

Cycle de la vie

Le champignon hiverne dans les débris végétaux sous la forme de conidies. Le stade sexué Cochliobolus setariae est rarement observé dans la nature. Les conidies sont formées sur les tissus infectés ou brûlés ou sur les tiges pourries lorsque l’environnement est humide. La production de conidies est importante. Les conidies sont dispersées par le vent, l’eau (pluie, irrigation par aspersion), les insectes et les activités humaines. L'eau est non seulement essentielle à la propagation des spores, mais également à la germination des spores et à l'infection des tissus foliaires. En cours de saison, les petites taches deviennent des brûlures qui produisent des spores, répétant le cycle de la maladie. Lorsque les petites taches ne sont pas évolutives, elles sont colonisées par des agents pathogènes secondaires.

Symptômes et dommages

Le type de taches dépend de la maturité de la feuille au moment de l’infection et des conditions environnementales. Les dommages les plus sévères surviennent lorsque les feuilles sont jeunes et l’humidité est élevée.
 
Feuille : au début, présence de minuscules taches aqueuses, circulaires à ovales, de 2 à 10 mm ou plus, dont la couleur varie du jaune au brun au noir. La taille initiale peut être aussi petite qu'une tête d'épingle. Les taches foliaires présentent une marge ou un halo de couleur contrastée par exemple, une tache brune avec un halo jaune, un centre beige avec une marge brune ou un centre gris avec une marge noire et un halo jaune. À mesure que la taille des taches foliaires augmente, la forme et la coloration peuvent changer. Dans les cas graves, les lésions fusionnent pour former de grandes zones de tissus brûlés. Brûlures, dépérissement et mortalité des feuilles.

Ne pas confondre

La tache helminthosporienne peut être confondue avec des taches foliaires causées par d’autres champignons (Exserohilum rostratum et Phaeotrichoconis crotalariae). Elle peut également être confondue avec une carence en potassium (K – sur vieilles feuilles, symptômes plus graves à l'extrémité de la feuille qu'à la base de la feuille, cause des taches translucides jaunes à orange ou des taches noires) ou en manganèse (Mn – sur les jeunes feuilles, symptômes plus graves à la base de la feuille qu’à l’extrémité de la feuille, cause des stries nécrotiques entre les nervures).

Méthodes de lutte

Pour lutter contre la tache helminthosporienne chez les palmiers, il faut utiliser du matériel végétal sain, assurer une bonne intensité lumineuse, une humidité adéquate et une fertilisation équilibrée. Pour les jeunes palmiers, prévoir des ombrières lors de journées trop ensoleillées. Assurer un bon espacement entre les plants pour permettre une bonne circulation d’air et garder le feuillage relativement sec. L’irrigation par aspersion doit être utilisée le matin afin de permettre l’assèchement complet des tissus. Éliminer et détruire les feuilles infectées. Ne pas les composter. Isoler les plants infectés des plants sains. Éliminer les mauvaises herbes autour des serres et des pépinières. Éviter les blessures (mécaniques et celles liées à l’insolation, les engrais, le froid), les stress hydriques et les dommages causés par une phytotoxicité à des produits phytosanitaires. Des fongicides sont homologués.

Références et liens

Chase A. R. (Ed) (1997). Leaf Spots of Palms. Dans Compendium of Ornamental Foliage Plant Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 30-32.
 
Elliott M. L., Broschat T. K., Uchida J. Y. & Simone G. W. (Ed) (2004). Bipolaris and Exserohilum Leaf Spots. Dans Compendium of Ornamental Palm Diseases and Disorders. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 9-12.
 
Jones R. K. & Benson D. M. (2009). Helminthosporium Leaf Spot. Dans Diseases of Woody Ornamentals and Trees in Nurseries. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 265-266.

http://edis.ifas.ufl.edu/pp142

https://idtools.org/id/palms/symptoms/factsheet.php?name=leaf+spots+and+leaf+blights

https://www.ctahr.hawaii.edu/nelsons/palms/Biploaris.htm