Anthracnose
Anthracnose
Quelques feuilles basales de calamagrostide (cv 'Karl Forester') montrent des taches allongées, violacées à noires, dont le diamètre varie entre 1 et 10 mm (voir cercle). Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Colletotrichum sp., responsable de l’anthracnose. Deux espèces de Colletotrichum sont rapportées chez la calamagrostide hybride soient C. gloeosporioides et C. graminicola.
Une feuille basales de calamagrostide (cv 'Karl Forester') montre des taches allongées violacées à noires, dont le diamètre varie entre 1 et 10 mm. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Colletotrichum sp., responsable de l’anthracnose. Deux espèces de Colletotrichum sont rapportées chez la calamagrostide hybride soient C. gloeosporioides et C. graminicola.
Calamagrostides - Anthracnose (Colletotrichum sp.)
Calamagrostides - Anthracnose (Colletotrichum sp.)
Description

L’anthracnose est une des maladies foliaires les plus communes des plantes ornementales (herbacées et ligneuses) et des plantes d’intérieur. Selon la plante, différents champignons peuvent causer de l’anthracnose (Colletotrichum spp., Discula spp., Apiognomonia spp., Sphaceloma spp., etc.). Le genre Colletotrichum affecte particulièrement la bergenia, la calamagrostide, l’heuchère, l’hosta, le lupin, les mauves, l’œillet, le sedum, etc. L’anthracnose est une maladie fréquente et sévère dans les régions au climat chaud et humide. La maladie est plus importante en hiver lorsque les serres sont mal ventilées ou que l’eau dégoute sur les plants, ce qui augmente les stress sur les plants et favorise l’infection par Colletotrichum. Dans des conditions humides, l'anthracnose peut avoir plusieurs cycles d'infection pendant la saison de croissance.

Cycle de la vie

Selon la plante, le champignon hiverne dans le sol, sur les débris végétaux, sur les plants infectés et les semences (lupin) sous la forme de mycélium ou de conidies. Les conidies germent et sont dispersées par les éclaboussures d’eau (pluie et irrigation), les insectes. , la machinerie, les outils et les travailleurs. L’infection se fait sur les plants lorsque la température est chaude et humide. Sur la plante, les conidies germent et produisent un appressorium qui adhère aux tissus sans les pénétrer, assurant sa survie jusqu’à ce que les conditions deviennent propices à l’infection. Lorsque la température est chaude (optimum entre 20 et 24 °C, selon l’espèce de Colletotrichum) et humide (humidité relative près de la saturation, présence d’un film d’eau sur le feuillage, etc.), un hyphe de pénétration est formé, le champignon envahit les tissus et l’infection se produit. Le champignon pénètre directement à travers la cuticule ou par des blessures. Le développement de la maladie est étroitement lié aux conditions climatiques. Elle se développe généralement à la suite de pluies ou d’irrigation fréquentes, sous une température chaude et lorsque l’humidité relative est près de la saturation (environ 100 %). Des acervules noires se forment environ 30 à 40 jours après l’infection.

Symptômes et dommages

Les symptômes varient selon la plante hôte, des conditions environnementales et de la période d’infection. Les symptômes les plus fréquents sont présentés.
 
Plantule : fonte des semis et les jeunes feuilles affectées flétrissent et meurent.
 
Feuille : présence de nombreuses petites taches circulaires à allongées, pourpre foncé à brun rougeâtre. En vieillissant, les taches deviennent blanc grisâtre au centre avec une marge pourpre. Les taches ont tendance à se regrouper pour former des brûlures localisées à la marge, à l’apex ou le long des nervures. Les feuilles sont souvent enroulées ou gaufrées. Les taches peuvent se dessécher et tomber. Des acervules noirâtres peuvent être observées au centre des taches. Sur les pétioles et les nervures, les taches sont déprimées et allongées. Les feuilles affectées jaunissent, sèchent puis tombent.
 
Collet : présence parfois de tissus humides ou de pourriture.
 
Plant : retard de croissance, jaunissement, flétrissement et mortalité.

Ne pas confondre

L’anthracnose peut être confondue avec des maladies fongiques ou bactériennes. Un test de laboratoire est requis pour les distinguer. Elle peut également être confondue avec de l’insolation, de la sécheresse ou des dommages causés par de forts vents.

Méthodes de lutte

Pour prévenir le développement de l’anthracnose, il faut diminuer l’humidité et la quantité d’eau appliquée sur le feuillage, favoriser la circulation d’air entre les plants et la rotation des plantes chaque année, utiliser des semences certifiées ou traitées et des cultivars résistants lorsque disponibles et minimiser les blessures. Désinfecter les outils de taille entre chaque coupe, éliminer et détruire toutes les parties des plants malades et les débris de culture afin de réduire l’inoculum. Selon la plante, des traitements fongiques sont disponibles.