Rouille des feuilles
Leaf rust
La face supérieure des feuilles de peupliers cultivés sous tunnel montre des taches jaunes diffuses. À la face inférieure, vis-à-vis ces taches, des pustules orange sont présentes (non visible ici). Les observations microscopiques ont révélé la présence d’urédospores caractéristiques du champignon Melampsora medusae.
La face inférieure des feuilles de peupliers cultivés sous tunnel montre des taches jaunes diffuses et quelques pustules orange. Des taches jaunes sont également observées à la face supérieure vis-à-vis ces taches (non visible ici). Les observations microscopiques ont révélé la présence d’urédospores caractéristiques du champignon Melampsora medusae.
La face inférieure des feuilles de peupliers cultivés sous tunnel montre des taches jaunes diffuses et quelques pustules orange. Des taches jaunes sont également observées à la face supérieure vis-à-vis ces taches (non visible ici). Les observations microscopiques ont révélé la présence d’urédospores caractéristiques du champignon Melampsora medusae.
Comparaison entre les taches observées à la face supérieure et inférieure des feuilles de peupliers cultivés sous tunnel. Des taches jaunes sont présentes sur les deux faces en plus de pustule orange à la face inférieure. Les observations microscopiques ont révélé la présence d’urédospores caractéristiques du champignon Melampsora medusae.
Peupliers - Rouille des feuilles (Melampsora medusae)
Peupliers - Rouille des feuilles (Melampsora medusae)
Peupliers - Rouille des feuilles (Melampsora medusae)
Peupliers - Rouille des feuilles (Melampsora medusae)
Description

Les rouilles sont des maladies complexes causées par des champignons qui sont des parasites obligatoires. Elles sont autoïques ou hétéroïques. Dans sa forme la plus complexe, les rouilles ont cinq types de spores (spermatie, écidiospore, urédospore, téliospore et basidiospore).
 
Chez le peuplier, la rouille est causée par environ sept espèces de Melampsora en Amérique du Nord. L’espèce la plus commune est M. medusae. Melampsora medusae comprend deux sous-espèces soit M. medusae f. sp. deltoidis et M. medusae f. sp. tremuloidis. Dans IRIIS, nous ne tiendrons pas compte des formes spéciales. En plus du peuplier, Melampsora infecte le saule et les pins. Ce champignon cause une rouille hétéroïque faisant intervenir un conifère (souvent le mélèze laricin mais également le pin ou la pruche) et le peuplier. Les peupliers hybrides sont les essences les plus atteintes. Les stades pycnies et écidies sont observés sur le mélèze laricin alors que les stades urédies et télies se développent sur le peuplier. Au Québec, la rouille du peuplier est une maladie commune dans l’aire de distribution du peuplier et du mélèze. Par contre, elle cause rarement des dommages importants sauf lors d’une infection sévère où les jeunes arbres peuvent être défoliés.

Cycle de la vie

Le cycle complet de M. medusae se déroule sur une saison de croissance et doit passer par deux hôtes, un conifère et le peuplier. Le champignon hiverne essentiellement sous la forme de télies sur les feuilles mortes de peuplier tombées au sol et lors d’hivers doux, dans l’écorce ou dans les bourgeons. Au printemps, lorsque le temps est frais et très humide (au moins douze heures), les télies matures éjectent des téliospores qui germent et forment des basides et des basidiospores qui sont dispersées par le vent et vont infecter les aiguilles d'un an du conifère. Une fois les aiguilles infectées, des pycnies se développent en deux semaines puis forment des écidies. Elles contiennent des écidiospores qui sont dispersées par le vent sur les feuilles de peuplier où l’infection aura lieu. Le champignon pénètre par les stomates. Des pustules orange (urédies) se développent après l’infection et produisent des urédospores. Plusieurs générations d’urédospores se succèdent pendant l’été et infectent à leur tour d’autres peupliers. À la fin de l'été ou au début de l’automne, des télies noires se forment sur les deux faces des feuilles de peuplier, ce qui complètera le cycle de la maladie.

Symptômes et dommages

Sur le peuplier
Feuille : à la face supérieure, présence de taches ou de zones diffuses à angulaires jaunes à orange. Vis-à-vis ces taches, à la face inférieure, présence de fructifications fongiques orange (urédies). Lors d’une infection sévère, les urédies peuvent être observées à la face supérieure, en plus d’une sénescence prématurée et d’une défoliation précoce. Des retards de croissance sont observés l’année suivante. Les feuilles basales sont infectées en premier.
 
Arbre : mauvaise lignification des rameaux qui cause une diminution de la qualité des fibres, retard dans le développement racinaire et une faible croissance. Dépérissement potentiel. La mortalité est rare, mais l'éclosion des bourgeons peut être retardée et souvent la floraison n'a pas lieu le printemps suivant une infection sévère.
 
Sur le mélèze
Feuille (aiguille) : les aiguilles d'un an sont jaunes puis se nécrosent. Des pustules jaunes (écidies) se développent à la face inférieure. Mortalité et chute des aiguilles surtout sur les plants cultivés en pépinière.
 
Cône : occasionnellement, présence de pustules jaunes (écidies).

Ne pas confondre

La rouille du peuplier peut être confondue avec la rouille du mélèze (Melampsora larici-populina). Une identification par un Laboratoire spécialisé est requise.

Méthodes de lutte

La rouille du peuplier peut être contrôlée en brisant le cycle de la maladie en éliminant l’hôte alterne (conifère). Prioriser les sites de plantation plats et bien aérés. Se procurer des plants sains et utiliser des clones résistants pour établir de nouvelles plantations. Diversifier les cultivars plantés pour limiter la propagation d’épidémies. Une nouvelle plantation de peupliers ne devrait pas côtoyer des peuplements de mélèzes, de pins ou de pruches. La fertilisation doit être équilibrée, principalement en azote et en potassium. Dans les jeunes plantations, favoriser l’irrigation au sol. Dépister le mélèze au printemps et en été tandis que le peuplier doit être suivi dès le début de l’été. Enlever les tissus infectés (feuilles, branches).

Références et liens

Myren D. T., Laflamme G., Singh P., Magasi L. P. & Lachance D. (Eds) (1994). Rouille des feuilles du peuplier. Dans Maladies des arbres de l’est du Canada. Groupe communication Canada, Ressources naturelles Canada, Service canadien des forêts, Ottawa. p. 20-21. (http://cfs.nrcan.gc.ca/pubwarehouse/pdfs/10138.pdf)
 
Sinclair W. A. & Lyon H. H. (2005). Melampsora Rusts. Dans Diseases of trees and shrubs. 2e éd. Cornell University Press, Ithaca, New York. p. 284-287.

http://arbres.ccdmd.qc.ca/maladie_fiche_frame.php?IDMal=32&tri=1

https://aimfc.rncan.gc.ca/fr/maladies/fiche/26

http://www.agr.gc.ca/fra/science-et-innovation/pratiques-agricoles/agroforesterie/maladies-et-ravageurs/rouille-des-feuilles/?id=1367419573962

https://agriculture.gouv.fr/telecharger/82781?token=4f4c83bd869e98c7f037aab1c0828ae8

http://ephytia.inra.fr/fr/C/19502/VigiHorti-Melampsora-medusae

https://ohioline.osu.edu/factsheet/plpath-tree-8

https://www.fs.usda.gov/Internet/FSE_DOCUMENTS/stelprdb5349655.pdf