Rouge
Needle cast
Description

Le sapin baumier est affecté par la maladie du rouge causée par différents champignons dont les plus communs sont Lirula spp., Isthmiella spp., Rhizosphaera spp., Lophodernium spp. et Virgella spp. Parmi ceux-ci, Lirula nervata est l’espèce la plus rapportée et est spécifique au sapin baumier. Le rouge est une maladie largement répandue dans l’est du Canada. Les infections annuelles permettent de voir la progression de la maladie sur les arbres. Plusieurs années d’infection grave diminuent la vigueur et la croissance des arbres, causent la dégradation de la cime, ce qui affecte la qualité esthétique des arbres, particulière des arbres de Noël. En pépinières ou dans les jeunes plantations, les semis et les plantules peuvent mourir.

Cycle de la vie

Le cycle de la maladie du rouge se produit sur deux années. L’infection est favorisée par une période prolongée de l’humidité sur les aiguilles. La maladie se manifeste le plus souvent sur les jeunes arbres qui croissent dans un milieu frais et humide. La maladie est également plus répandue dans les endroits ombragés, les peuplements denses, les zones situées en basse altitude et sur les jeunes plants qui sont près ou autour des grands arbres ou des haies brise-vent.
 
L’année 1, à la fin du printemps ou au début de l’été, les ascospores produites dans des hystérothèces arrivent à maturité. Lors de pluie ou de conditions humides, la fente sur le dessus des hystérothèces s’ouvre et des ascospores sont éjectées et dispersées par le vent ou l’eau sur les aiguilles en formation. Les ascospores germent et pénètrent les nouvelles aiguilles durant l’été. Les aiguilles infectées demeurent vertes jusqu’au printemps suivant. Le printemps suivant (année 2), les aiguilles infectées sont jaunes puis deviennent brunes (symptôme initial) à mesure qu’elles meurent. Des pycnides apparaissent à la face supérieure de ces aiguilles tard au printemps et se développent durant l’été. À la fin de l’été, des hystérothèces se forment à la face inférieure et apparaissent comme une ligne noire le long de la nervure centrale. Les hystérothèces contiennent des ascospores. Ces ascospores seront libérées le printemps suivant et le cycle de la maladie recommencera. L’année 3, les aiguilles infectées sont décolorées, beiges à couleur paille, et tombent ou non.

Symptômes et dommages

Feuille (aiguilles) : les aiguilles infectées deviennent jaunes puis brunes. Au centre de la face supérieure des aiguilles, présence d’une ligne superficielle, plus ou moins continue, de pycnides noires qui ne contiennent pas de spores infectieuses. À la face inférieure, présence de fructifications noires (hystérothèces) qui forment des lignes noires sur toute la longueur de la nervure centrale. Perte des aiguilles âgées de 3 à 4 ans et chute potentielle des aiguilles après la libération des ascospores.
 
Arbre : dégradation de la cime.

Ne pas confondre

Le rouge causé par Lirula peut être confondu avec celui causé par d’autres espèces de Lirula (L. mirabilis – présence de pycnides disposées en deux lignes soulevées de la couleur de l'aiguille et disposées le long de chaque extrémité de la face supérieure de l’aiguille infectée, hystérothèces brun rougeâtre le long de la nervure à la face inférieure) ou d’autres champignons (Isthmiella faullii – infecte surtout les jeunes arbres, aiguilles infectées plus pâles et la configuration des structures fongiques est différente).

Méthodes de lutte

Le rouge du sapin est contrôlé en utilisant du matériel végétal sain, en diminuant l’humidité par l’augmentation de la circulation d’air entre les arbres, une densité de plantation plus faible, en cultivant sur des sites aérés, en supprimant les branches inférieures et en contrôlant les mauvaises herbes. Tailler les sapins avant la période d’infection par le champignon et par temps sec. Les nouvelles plantations ne devraient pas être situées près des peuplements âgés ou de haies brise-vent ni intercalées à travers de vieux arbres qui sont des sources d’inoculum. Des traitements fongiques sont homologués pour la culture en contenant et en champ.

Références et liens

Hansen E. M., Lewis K. J. & Chastagner G. A. (Eds) (2018). Other Foliage Diseases of Abies spp. Dans Compendium of Conifer Diseases. 2e éd., APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 132-133.

http://arbres.ccdmd.qc.ca/maladie_fiche_frame.php?IDMal=41&tri=

https://mffp.gouv.qc.ca/publications/forets/fimaq/rouges-coniferes.pdf

http://cfs.nrcan.gc.ca/pubwarehouse/pdfs/10138.pdf