Les champignons causant les blancs (oïdiums) sont des parasites obligatoires. Ils tuent rarement leurs hôtes puisqu’ils sont nécessaires à leur survie. Chez la vigne, le blanc est causé par le champignon Uncinula necator et il est spécifique à la vigne. Les cépages issus de Vitis vinifera sont plus sensibles que les hybrides américains. Le blanc est une des principales maladies de la vigne avec l’anthracnose (Elsinoe ampelina), le mildiou (Plasmopara viticola), la moisissure grise (Botrytis cinerea), la pourriture noire (Phyllosticta ampelicida) et la tumeur du collet (Agrobacterium tumefaciens). Au Québec, elle est fréquente et mineure, mais peut être importante si la maladie n’est pas contrôlée. Lorsqu’elle se manifeste sur les baies, des baisses de rendement sont observées, car les fruits sont plus petits, la vigueur des plants diminue, la qualité du vin et l’aoûtement des plants sont affectés.
Chez la vigne, le champignon hiverne sous forme de cléistothèces sur les feuilles tombées au sol, sur les rameaux ou dans l’écorce des rameaux. Parfois du mycélium dormant est présent dans les bourgeons. Au printemps, les ascospores ou des conidies sont produites et sont dispersées par le vent. Ces structures fongiques infectent le jeune feuillage et leur germination est influencée par la température et l’humidité relative. Elle sera maximale entre 20 et 27 °C, sous une hygrométrie élevée (entre 40 et 100 %) et une faible luminosité. Le feuillage doit être sec car l’eau tue les conidies. Par la suite, l’humidité relative a peu d’impact sur le processus d’infection et de développement de la maladie, seule la température devient le facteur critique. La température optimale pour le développement de la maladie varie entre 20 et 27 °C, avec un optimum à 25 °C. La période où les conditions propices au développement de la maladie sont fréquentes s’échelonne de la mi-juin à la fin août. Les jeunes feuilles infectées se couvrent d’un duvet blanchâtre contenant les conidies du champignon, ce qui assure les infections tout au long de la saison. Les symptômes foliaires apparaissent environ 5 à 6 jours après l’infection.
Feuille : présence de taches vert pâle à jaunes et d’un mince duvet blanc à la face supérieure. Lorsque la maladie progresse, le nombre de taches augmente et la sporulation devient grisâtre et d’aspect poudreux. Éventuellement, la marge des feuilles devient déformée et rabougrie. En fin de saison, des cléistothèces orange à noirs sont parfois visibles à la face supérieure.
Inflorescence : prend l’aspect d’une poussière grise à blanchâtre.
Fruit : les baies sont grisâtres à brunâtres et ont une apparence rugueuse. En fin de saison, des cléistothèces orange à noirs sont parfois visibles. Les fruits affectés se dessèchent, craquent puis tombent au sol. Si l’infection se produit avant ou un peu après la floraison, la production de fruits est affectée ou les fruits ont un faible développement. Les baies peuvent être atteintes de la nouaison à la véraison. Les fruits rouges ou noirs qui sont infectés lorsqu’ils commencent à mûrir auront une couleur non uniforme et des taches. Les fruits affectés ont souvent un patron réticulé sur l’épiderme.
Tige et rafle : présence de taches superficielles, étoilées, rougeâtres, brunâtres à noirâtres sur l’épiderme. Les tiges sont plus cassantes.
Le blanc de la vigne peut être confondu avec le mildiou (Plasmopara viticola). Le mildiou a un mycélium blanchâtre d’aspect duveteux comparativement à un duvet plus grisâtre et d’aspect poudreux du blanc. La sporulation du mildiou est observée majoritairement à la face inférieure et les taches sont présentes aux deux faces.
Pour lutter contre le blanc de la vigne, il faut utiliser les cépages les moins sensibles, assurer une bonne circulation d’air entre les plants, tailler les ceps, planter dans des sols bien drainés, avec une pente naturelle et orienter les rangs nord-sud. Assurer un dépistage hâtif, éliminer et détruire les résidus de la taille et les tissus infectés et éviter les excès d’azote. La lutte chimique est disponible et efficace. En général, les traitements fongicides sont requis entre la floraison jusqu’à la fermeture de la grappe. Utiliser les modèles prévisionnels lorsqu’ils sont disponibles.
Pearson R. C. & Goheen A. C. (Eds) (1998). Powdery Mildew. Dans Compendium of Grape Diseases. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 9-11.
http://www4.agr.gc.ca/resources/prod/doc/sci/pub/pdf/id_guide_major_diseases_grapes_f.pdf