Le flétrissement fusarien de la pomme de terre est causé par quelques espèces de Fusarium dont F. avenaceum, F. oxysporum, F. sambucinum, F. solani et F. solani f. sp. eumartii. Fusarium solani f. sp. eumartii n’affecte que la pomme de terre tandis que les autres espèces attaquent de nombreuses plantes. C’est une maladie occasionnelle et mineure de la pomme de terre. Elle est moins commune que la pourriture sèche fusarienne et le flétrissement verticillien. Le flétrissement fusarien se manifeste vers le milieu ou la fin de la saison de croissance. Il est plus fréquent lorsque les conditions de croissance sont chaudes et sèches, ce qui accroit les pertes de rendement et de qualité des tubercules. Le cultivar 'Yukon Gold' est très sensible au flétrissement fusarien.
Selon l‘espèce de Fusarium, le champignon hiverne sous la forme de mycélium, de conidies ou de chlamydospores dans le sol de nombreuses années, mais le flétrissement fusarien provient principalement des tubercules infectés. Le flétrissement fusarien se manifeste lorsque le planton infecté se décompose dans le sol, relâchant des Fusarium qui infectent les plants de pommes de terre et le sol. Les infections sont favorisées lorsque la température du sol est supérieure à 20 °C. Le champignon pénètre par les blessures aux racines et va se loger dans le système vasculaire où il perturbe le transport de l’eau et des éléments nutritifs. Lors de la récolte, le sol contaminé infecte les tubercules récoltés qui sont blessés ou meurtris et l’équipement qui sert à la manutention et à l’entreposage. De nouvelles infections surviennent également lors du calibrage et du tranchage des tubercules. Les lésions apparaissent autour des blessures environ un mois après l’entreposage. Le flétrissement fusarien nécessite des blessures et n’affecte pas le périderme des tubercules sains, les lenticelles ou les tubercules de semence subérisés.
Sur les tubercules, les symptômes varient selon le cultivar et l’espèce de Fusarium.
Feuille : jaunissement, brunissement, flétrissement puis mortalité des feuilles basales qui demeurent attachées aux plants. La progression de la maladie se fait des vieilles feuilles vers les jeunes.
Tige : les entrenoeuds sont courts. Brunissement des tissus vasculaires et pourriture du cortex à la base des tiges. Flétrissement et mort prématurée des tiges, souvent une tige à la fois.
Tubercule : présence d’une ou de quelques lésions (taches) brun gris près du talon. Brunissement des tissus vasculaires. Lors d’infections sévères, les tubercules sont creux au talon avec une pourriture brune sèche dans la chair. Absence d’odeur provenant de la pourriture. Dans des conditions de hautes températures et d’humidité, les tubercules infectés par les blessures ou les lenticelles montrent de petites lésions circulaires et une pourriture sèche en entrepôt.
Racine : brunissement des tissus vasculaires et pourriture du cortex.
Plant : flétrissement et mortalité précoce des plants. Le flétrissement est le symptôme le plus caractéristique de la maladie.
Sur le feuillage, les tiges et les tubercules, le flétrissement fusarien peut être confondu avec le flétrissement verticillien (Verticillium spp. – brunissement confiné au système vasculaire).
Sur les tubercules, lors d’une infection sévère, le flétrissement fusarien peut être confondu avec la pourriture sèche fusarienne (Fusarium spp.).
Pour limiter le développement du flétrissement fusarien, il faut utiliser des semences certifiées exemptes de maladie, des cultivars résistants, lorsque disponibles, effectuer de longues rotations des cultures avec des plantes non hôtes (céréales, plantes fourragères, graminées), bien nettoyer la machinerie pour éliminer le sol, les tubercules et les résidus de plantes infectées avant d’aller dans des champs sains, enfouir les fanes infectées pour favoriser leur décomposition rapide et diminuer la survie des souches de Fusarium. Des traitements fongiques sont disponibles pour les plantons. Récolter par temps frais et sec et éviter les blessures et les meurtrissures. Les tubercules fraîchement récoltés doivent être placés dans les conditions requises pour favoriser la subérisation rapide du périderme. Par la suite, les conditions d’entreposage doivent être adéquates. Nettoyer et désinfecter les aires de travail et de conservation afin de diminuer l’inoculum du champignon.
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