L’anthracnose affecte les céréales, le maïs, le seigle et d’autres graminées. Au Canada, l’anthracnose est une maladie occasionnelle et mineure chez les céréales. C’est au Québec et en Alberta que la maladie est la plus observée chez l’avoine. Elle est favorisée lorsque les céréales sont cultivées sur des sols sableux, pauvres ou avec une fertilisation inadéquate et lorsque le temps est pluvieux. La vigueur des plants est affectée et la maturité devancée lorsque le plateau de tallage est touché. Les pertes de rendements varient d’une année à l’autre selon selon la température et l’humidité. Lors d’infections sévères, les plants peuvent mourir prématurément. Les variétés d’avoine d’hiver sont plus sensibles que les variétés d’avoine de printemps. Les souches de Colletotrichum graminicola qui affectent les céréales ne peuvent infecter le maïs et l’inverse est également vrai.
Le champignon Colletotrichum graminicola hiverne sous la forme d’acervules ou de spores dans les résidus de culture, la semence et les graminées mauvaises herbes. Lorsque la température est chaude (25 °C) et humide, les spores sont produites et dispersées par l’eau, la pluie ou le vent sur le feuillage des plants. Les infections se produisent généralement au début de l’été lorsque la température est pluvieuse. Les spores germent directement sur l’épiderme ou pénètrent par les stomates. La maladie se développe lorsque l’humidité est élevée et la température chaude (28 °C). La maladie se propage d’un plant à l’autre.
Les symptômes se manifestent surtout lorsque les plants arrivent à maturité.
Jeune plant : flétrissement, dépérissement et parfois mortalité.
Feuille : présence de petites taches bien définies, circulaires à elliptiques ou irrégulières, brun rougeâtre. Présence d’acervules se manifestant sous la forme de petits points noirs au centre des taches. Les infections débutent sur les feuilles basales puis progressent vers le haut du plant. Les taches se regroupent, la feuille dépérit puis meurt et chute prématurément.
Épi : blanchiment potentiel et stérilité.
Grain : peuvent être ratatinés.
Tige : blanchiment des tissus dans la partie basale puis brunissement. Parfois présence d’acervules.
Collet (plateau de tallage) : blanchiment des tissus, puis brunissement et pourriture. Parfois présence d’acervules. Tallage réduit et sensibilité accrue à la verse.
Plant : perte de vigueur, délavage des plantes et maturité précoce.
Pour prévenir le développement de l’anthracnose chez les céréales, il faut utiliser des semences saines ou enrobées d’un fongicide, cultiver dans des sols ayant une bonne fertilité particulièrement en potassium et en phosphore, améliorer la qualité des sols lorsque requis, favoriser la rotation des cultures (> 1 an) avec des plantes non hôtes (légumineuses fourragères, légumes), éviter les sols avec un pH trop élevé et éliminer les graminées mauvaises herbes.
Bailey K. L., Couture L., Gossen B. D., Gugel R. K. & Morral R. A. A. (Eds) (2004). Anthracnose de l'avoine. Dans Maladies des grandes cultures au Canada. 1ère éd. La Société Canadienne de Phytopathologie, Saskatoon. p. 83-84.
http://ipm.illinois.edu/diseases/series300/rpd313/