Rhizoctone commun
Belly Rot
Sur l’épiderme d’un concombre de transformation (cornichon) provenant d’un champ, présence de grandes taches brunâtres, irrégulières et légèrement déprimées. C’est la partie du fruit qui est en contact avec le sol qui est affectée. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Rhizoctonia solani, responsable du rhizoctone commun.
Sur un concombre de transformation (cornichon) provenant d’un champ, présence d’une zone rouille à brune n’affectant que l’épiderme. La chair est intacte. L’épiderme du concombre avait de grandes taches brunâtres, irrégulières et légèrement déprimées (non visible ici). Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Rhizoctonia solani, responsable du rhizoctone commun.
Sur l’épiderme d’un concombre de transformation (cornichon) provenant d’un champ, présence de grandes taches ou lésions brunes à orangées, irrégulières, déprimées et d’une apparence humide mais ferme. C’est la partie du fruit qui est en contact avec le sol qui est affectée. Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Rhizoctonia solani, responsable du rhizoctone commun.
 
La conseillère agricole mentionne que les cornichons reposaient sur un sol dont le drainage est passable et que la culture était irriguée. Les symptômes sont apparus à la suite de températures et d’humidités relatives élevées.
Sur un concombre de transformation (cornichon) provenant d’un champ, présence d’une tache qui pénètre un peu dans la chair. La chair est légèrement affectée. L’épiderme du concombre avait de grandes taches ou lésions brunes à orangées, irrégulières, déprimées et d’une apparence humide mais ferme (non visible ici). Les observations microscopiques ont révélé la présence du champignon Rhizoctonia solani, responsable du rhizoctone commun.
 
La conseillère agricole mentionne que les cornichons reposaient sur un sol dont le drainage est passable et que la culture était irriguée. Les symptômes sont apparus à la suite de températures et d’humidité relative élevées.
Concombre - Rhizoctone commun (Rhizoctonia solani)
Concombre - Rhizoctone commun (Rhizoctonia solani)
Concombre - Rhizoctone commun (Rhizoctonia solani)
Concombre - Rhizoctone commun (Rhizoctonia solani)
Description

Rhizoctonia solani est un champignon ubiquiste qui affecte de nombreuses cultures et différents organes. Il se manifeste particulièrement sur les organes qui sont en contact avec le sol froid et humide. Les plus grands dommages surviennent principalement au printemps, les semaines suivant la plantation, si le sol est froid et humide. Le champignon se tient généralement dans la couche supérieure du sol (15 à 20 premiers centimètres) où il colonise la matière organique. Une fois colonisé, le sol demeure infecté de façon permanente. Les symptômes apparaissent en foyer ou en rangée.

Chez les cucurbitacées, surtout chez le concombre de transformation, les maladies imputées à Rhizoctonia sont fréquentes et sévères. Les pertes de rendement peuvent être très importantes.

Cycle de la vie

Le champignon hiverne sous la forme de mycélium ou de sclérotes dans le sol, dans les résidus de cultures et la matière organique. On peut également le retrouver sur et à l’intérieur des semences. Rhizoctonia peut également survivre très longtemps comme saprophyte dans les sols en colonisant des déchets végétaux des plantes hôtes infectées. Rhizoctonia solani possède un mycélium stérile, il ne produit donc aucune spore. Au printemps, les sclérotes germent et produisent du mycélium qui peut infecter directement la cuticule et l’épiderme des jeunes tissus succulents ou pénétrer par les blessures ou les ouvertures naturelles (hydatodes, stomates). La dissémination du champignon se fait par le vent, l’eau (pluie, éclaboussure et irrigation), les particules de sol contaminées et la machinerie. Rhizoctonia solani cause la destruction rapide des tissus par le biais d’une action vive et destructrice de ses enzymes. Le réseau mycélien formé sur les tissus et le sol progresse pour envahir les organes sains et assurer sa propagation. La température du sol et la compaction du sol jouent un rôle plus important que l’humidité dans le développement de la maladie. Les infections ont lieu lorsque la température du sol varie entre 15 et 35 °C, avec un optimum autour de 27 °C. La température joue un rôle plus important que l’humidité dans le développement de la maladie quoiqu’une humidité relative élevée près du sol, sous un feuillage dense, puisse favoriser les infections. Le développement de la maladie se réalise lorsque les températures varient entre 15 et 18 °C et que les sols sont humides.

Symptômes et dommages

Plantule : les parties souterraines (semence, hypocotyle, racines) peuvent être affectées, causant de la fonte des semis en préémergence. En postémergence, les plantules montrent une zone translucide encerclant la tige (“wirestem”) près de la surface du sol. Les plantules flétrissent et s’affaissent.
 
Feuille : présence d’un jaunissement du feuillage et de tissus nécrotiques noirs sur les pétioles extérieurs près du collet. Les feuilles externes montrent rapidement de la sénescence et meurent prématurément. Les pétioles affectés demeurent attachés au collet et forment une rosette de feuilles mortes.
 
Fruit : présence de taches ou de lésions humides, beiges à brunes, qui deviennent creuses, craquelées, irrégulières et sèches lorsqu’elles élargissent. Parfois présence d’une pourriture superficielle.
 
Tige : présence d’une coloration rougeâtre à brunâtre, sèche et ferme dans la partie basale de la tige, près du sol. Les plants matures montreront des chancres ou des bandes rougeâtres à brunâtres. Parfois présence d’un mycélium brun ou de petits sclérotes bruns à noirs.
 
Collet : présence de taches ou de lésions déprimées, profondes, rouges à brun foncé à noires au collet et/ou dans la partie supérieure de la racine. Les plants matures montreront des chancres rougeâtres à brunâtres.
 
Racine : les tissus affectés sont brun noir à noir et à mesure que la maladie se développe, des chancres et des fentes peuvent apparaître et pénétrer plus profondément dans les tissus. Le champignon peut affecter les racines à différents endroits. La délimitation des tissus sains et affectés est nette et apparaît souvent par une ligne brun foncé à noire.
 
Plante entière : les plants affectés peuvent casser au niveau du sol, montrer une pourriture importante des tissus atteints, flétrir et s’affaisser.

Ne pas confondre

Chez les cucurbitacées, la fonte des semis par R. solani peut être confondue avec celle causée par les Pythium. Dans le cas des Pythium, la fonte des semis débute à l’apex des racines et des poils absorbants et progresse dans le système racinaire vers la surface du sol. Quant à lui, Rhizoctonia affecte la tige près du sol et peut parfois descendre dans les racines. Les chancres de tige peuvent être confondus avec la pourriture sclérotique (Sclerotinia sclerotiorum). Dans ce cas, la pourriture sclérotique est visqueuse et blanche avec de gros sclérotes noirs contrairement au rhizoctone commun qui est ferme et bien délimité, et avec des sclérotes bruns. Lorsque les fruits sont craquelés, cette maladie peut être confondue avec la gale (Cladosporium cucumerinum).

Méthodes de lutte

Pour diminuer le rhizoctone commun dans les sols, il faut privilégier l’utilisation de semences saines, les sols bien drainés et aérés, assurer une bonne circulation d’air entre les plants afin d’abaisser l’humidité, minimiser les blessures et faire une rotation des cultures (> 3 ans) avec des plantes non hôtes (céréales, maïs). Chez les cucurbitacées, cultiver sur plasticulture seulement dans les régions plus sèches, car les fruits forment des cuvettes sur le plastique ce qui accentue le contact des fruits avec l’eau. En entrepôt, avoir des conditions d’entreposage impeccables et une bonne hygiène des lieux.

Références et liens

Richard C. & Boivin G. (1994). Maladies à Rhizoctonia. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 110-112. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch8-cruciferes.pdf)

Zitter T. A., Hopkins D. L. & Thomas C. E. (Eds) (1996). Belly Rot. Dans Compendium of Cucurbit Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 47-48.

http://onvegetables.com/2014/07/07/research-update-rhizoctonia-belly-rot-of-cucumbers/

http://www.insectimages.org/browse/detail.cfm?imgnum=1563069

http://plantpath.caes.uga.edu/extension/plants/vegetables/CucumberBellyRot.html