Les herbicides du groupe 27 sont des inhibiteurs de pigments. Ils sont communément appelés «bleachers» (javelisants) car ils causent une perte de coloration (ou absence de pigmentation). Les tissus des plantes atteintes pâlissent, deviennent blancs ou translucides. Plus précisément, ils affectent le cytoplasme des chloroplastes et inhibent l'enzyme p-hydroxyphényl-pyruvate-dioxygénase (HPPD), laquelle intervient dans la synthèse des plastoquinones et de la vitamine E. Ces herbicides incluent les familles des isoxazoles (ex.: isoxaflutole (CONVERGE), etc.); des benzoylpyrazoles (ex.: tolpyralate (SHILDEX 400SC), topramézone (ex.: ARMEZON, IMPACT), pyrasulfotole (ZIDUA, FIERCE, AUTHORITY SUPREME) et des tricétones (mésotrione (CALLISTO, HALEX, DESTRA IS), bicyclopyrone (ex.: ACURON), tembotrione (ex.: LAUDIS, VIOS). Ces herbicides ont une action systémique. Suite à leur application, les espèces sensibles peuvent réussir à émerger, mais les plantules blanchies ne tardent pas à mourir. Les symptômes sont visibles 3 à 5 jours après l’application de ce groupe d’herbicides. Des pertes de rendement sont possibles lorsque les tissus sont fortement affectés.
Cas topramezone - La topramezone est l’ingrédient actif de l'herbicide IMPACT®. Il s’agit d’un herbicide systémique, utilisé en postlevée pour supprimer les mauvaises herbes à feuilles larges (dicotylédones) et les graminées, dans le maïs de grande culture, le maïs sucré et le maïs de semence. Ce produit peut être également utilisée pour le désherbage en plantation de conifères, gazonnières et dans les terrains non cultivés. Il est rapidement absorbé par les feuilles et les racines et est diffusé jusqu'aux points végétatifs des mauvaises herbes vulnérables. La topramezone appartient à la famille des benzoylpyrazoles. Comme les autres herbicides du groupe 27, elle inhibe l’enzyme 4-hydroxy-phényl-pyruvat-dioxygénase (HPPD) ce qui fait cesser la biosynthèse des plastoquinones et de la vitamine E et conduit à une perturbation de la synthèse et de la fonction des chloroplastes. La chlorophylle est donc détruite par oxydation ce qui s’exprime par un blanchiment (jaunissement ou décoloration) puis une nécrose des tissus.
La topramezone est très soluble dans l’eau, non volatile, mobile dans le sol et possède un potentiel élevé de lessivage et est à risque élevée de transport par les eaux de ruissellement. Elle peut persister dans les sols et systèmes aquatiques.
Aux États-Unis, des populations d’amarante tuberculée (Amaranthus tuberculatus) et d’amarante de Palmer (Amaranthus palmeri) ont montré de la résistance au groupe 27. La résistance des mauvaises herbes aux herbicides du groupe 27 a été rapportée au Québec chez une population d’amarante tuberculée.
Feuille : blanchiment à jaunissement des tissus foliaires conduisant à des brûlures. Les tissus fortement décolorés peuvent se nécroser.
Plant : étiolement, rabougrissement et mortalité.
En général, la phytotoxicité par les herbicides du groupe 27 peuvent être confondue avec celle associée à d’autres produits phytosanitaires.
Pour diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur.
Shaner D.L. (Ed) (2014). Topramezon. Dans Herbicide handbook. 10e éd. Weed science society of America, Lawrence, Kansas. p. 449-450.
Fiche Matière active - SAgE pesticides
https://open.alberta.ca/dataset/091900c6-0a1e-41bc-a6e4-d740464149af/resource/826424cf-6973-44ba-a157-86bceb75fefd/download/af-herbicide-action-and-injury-2020.pdf
https://www.researchgate.net/publication/281359944_Topramazone_
Publication 75A-F : Guide de lutte contre les mauvaises herbes : Grandes cultures 2021 (gov.on.ca)