Les herbicides du groupe 4 regroupent les herbicides de type phytohormones de synthèse (ou régulateurs de croissance) et incluent les familles d’herbicides tels que les auxines synthétiques (phytohormones synthétiques ou acides phénoxy-carboxyliques), les acides benzoïques et les acides pyridiniques. Ces herbicides sont absorbés prioritairement par le feuillage mais aussi par les racines. Ils peuvent s'accumuler dans les zones de division cellulaire intensive (méristème, bourgeon, racine) et sont transloqués dans la plante via le xylème et le phloème. Ce groupe d’herbicide affecte la balance hormonale et la synthèse des protéines, entraînant une perturbation de la division cellulaire et de l’élongation, ce qui se traduit par une croissance anormale de la plante (ou malformation).
Plusieurs populations de mauvaises herbes résistantes aux herbicides du groupe 4 ont été retrouvées aux États-Unis; quelques populations au Canada (gaillet bâtard (Gallium spurium), ortie royale (Galeopsis tetrahit), kochie à balai (Kochia scoparia), centaurée du Rhin (Centaurea stoebe), moutarde des champs (Sinapis arvensis) et carotte sauvage (Daucus carota)) mais aucune espèce résistante au Québec.
Cas LONTRELTM 360 (clopyralide). Le clopyralide est un herbicide du groupe 4, utilisé pour lutter contre les mauvaises herbes à feuilles larges dans les plantations d’arbres de Noël, les pâturages, les cultures légumières et fruitières. Le Lontrel 360 n’est pas homologué pour la culture de la framboise.
La résistance des mauvaises herbes au clopyralide a été rapportée au Canada avec la centaurée du Rhin (Centaurea stoebe).
La phytotoxicité par le LONTRELTM 360 (clopyralide) chez le framboisier peut être confondue avec des dommages causés par les chenilles enrouleuses (insecte présent) et la sécheresse (brûlure entre les nervures des vieilles feuilles).
De façon générale, la phytotoxicité par les auxines synthétiques (ou acides phénoxy-carboxiliques) peut être confondue avec d’autres phytotoxicités causées par les herbicides appartenant aux acétanilides, aux acides benzoïques, aux imidazolinones, aux sulfonylurées, aux dinitroanilines et aux thiocarbamates. On peut aussi confondre avec les dommages causés par l’application d’insecticide au sol, l’encroûtement du sol, une plantation trop ou peu profonde, la compaction du sol ou les nématodes.
Pour diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur. La rémanence du clopyralide est de quelques semaines. Les cultures qui peuvent succéder à un traitement au clopyralide sont le blé de printemps, le canola, les graminées fourragères, l’orge, le lin, la moutarde et le seigle.
Feuille : enroulement léger à sévère de la marge des feuilles. Parfois brunissement et dessèchement à partir de la marge.
Lambert L. (2007). Herbicide du groupe 4. Dans Guide des carences, désordres et problèmes de phytotoxicité du fraisier, du framboisier et du bleuetier. CRAAQ (Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec). p. 170-175.
Scalla, R. et coll. (1991). Les herbicides : mode d’action et principes d’utilisation. Paris : Institut national de la recherche agronomique INRA (Éditeur). Collection : du labo au terrain. Paris, France. 450 pp.
Shaner D.L. (Ed) (2014). Clopyralide. Dans Herbicide handbook. 10e éd. Weed science society of America, Lawrence, Kansas. p.111-112.