Sur des pousses terminales de thuya de l’est 'Smaragd' provenant d’un champ, comparaison entre une pousse terminale saine et affectée. La pousse affectée est brune, compacte et trapue. L’analyse minérale du sol et du feuillage a révélé une carence en bore et un excès/toxicité en calcium.
 
Dans le sol, la teneur en calcium (2 609 ppm) est très élevée et représente environ neuf fois la teneur normale (300 ppm). Un excès de calcium a pour effet d’augmenter la demande en bore par la plante et de diminuer sa disponibilité dans le sol. D’ailleurs, la teneur en bore dans le sol est plutôt faible (0,5 ppm) lorsque comparée aux limites acceptables (1,1 et 1,5 ppm).
Sur des pousses terminales de thuya de l’est 'Smaragd' provenant d’un champ, comparaison entre une pousse terminale saine et affectée. La pousse affectée (en haut à droite) présente une perte de dominance apicale, un brunissement du cortex et de la moelle et une formation anormale du bois, d’aspect spongieux, dans le cortex (voir flèche). L’analyse minérale du sol et du feuillage a révélé une carence en bore et un excès/toxicité en calcium.
 
Dans le sol, la teneur en calcium (2 609 ppm) est très élevée et représente environ neuf fois la teneur normale (300 ppm). Un excès de calcium a pour effet d’augmenter la demande en bore par la plante et de diminuer sa disponibilité dans le sol. D’ailleurs, la teneur en bore dans le sol est plutôt faible (0,5 ppm) lorsque comparée aux limites acceptables (1,1 et 1,5 ppm).
 
Dans le feuillage, la teneur en bore (19,2 ppm) se situe à la limite inférieure qui est établie entre 20 et 30 ppm. La référence citée traite de la carence en bore chez le pin sylvestre, l’auteur décrit la formation du brunissement ou de nécroses observés dans la tige lorsque les tissus sont carencés en bore (pages 14 à 19).
Thuyas - Carence en bore
Thuyas - Carence en bore
Description

Dans les sols, le bore se retrouve majoritairement dans la matière organique et devient disponible lorsque la matière organique est décomposée par l’activité microbienne. La majorité du bore est disponible dans les dix premiers centimètres de sol pour le prélèvement par les plantes. Dans la solution du sol, le bore est présent sous la forme non ionique, il n’est donc pas lié aux colloïdes du sol. À cause de cette particularité, le bore est un élément du sol très mobile, mais facilement lessivable. De plus, il est fortement absorbé par les hydroxydes de fer ou d’aluminium. Chez les dicotylédones, le bore est l’élément mineur le plus fortement sollicité. Par contre, la carence en bore est rarement observée excepté sur des cultures sensibles comme certains légumes (brocoli, betterave sucrière, carotte, rutabaga), la fraise, quelques plantes ornementales (impatiente, verveine), la luzerne et le tabac.
 
Dans la plante, le bore joue un rôle essentiel dans le développement des parois cellulaires, la division cellulaire, le transport et l’utilisation des sucres, la pollinisation et le développement des fruits et des graines. Le bore est relativement immobile dans la plante et difficilement acheminé vers les points de croissance (bourgeons, jeunes feuilles et fleurs). Le bore et le calcium ont un comportement similaire dans la plante.
 
En général, la carence en bore est occasionnelle et mineure chez la majorité des plantes. Certaines plantes sont plus exigeantes que d’autres (crucifères, maïs) et à l’occasion, elle peut causer des pertes économiques importantes. Chez les plantes ornementales, l’impatiens, la pensée, le pétunia et la sauge (Salvia) sont sensibles, particulièrement dans les plateaux de multiplication. Au champ, une méthode simple permet de vérifier si le bore est responsable des symptômes. Il s’agit de faire une application foliaire de bore sur un groupe de plants et d’effectuer un suivi sur les parties apicales au cours des jours suivants et de voir si les plants se rétablissent.

Symptômes et dommages

Bourgeon terminal : peut brunir, être déformé, desséché et mourir. Parfois chute prématurée des bourgeons.
 
Feuille : présence d’un jaunissement à rougissement de la marge des jeunes feuilles qui progresse entre les nervures. Des brûlures succèdent aux anomalies de coloration. Les feuilles sont petites, déformées et le pétiole est plus épais.
 
Fleur : peuvent être plus petites, déformées, desséchées et mourir. Diminution du nombre de fleurs et parfois chute prématurée.
 
Tige : fragile, cassante et courte. Épinastie et entrenœuds courts. La partie terminale est affectée en premier. Prolifération de tiges donnant un aspect de « balai de sorcière ».

Plant : ont une croissance réduite, avec la mort des points de croissance. Mauvais aoûtement.

Prévention

Pour éviter la carence en bore, il faut irriguer pour maintenir une humidité constante du sol, cultiver dans des sols bien drainés, faire des analyses de sol régulièrement, maintenir un pH adéquat selon la culture et augmenter le niveau de matière organique des sols. On peut lutter contre la carence en bore par des applications au sol ou des traitements foliaires de bore soluble (Solubor, Borax). Il faut faire attention avec ces produits, car les taux d'application sont très faibles et il est facile d'en appliquer de façon excessive.

Références et liens

Gibson J. L., Pitchay D. S., Williams-Rhodes A. L., Whipker B. E., Nelson P. V. & Dole J. M. (2007). Impatiens. Dans Nutrient Deficiencies in Bedding Plants : A Pictorial Guide for Identification and Correction. Ball Publishing, Batavia, Illinois. p. 186-197.

http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch7-celeri.pdf