La cladosporiose est une maladie rapportée comme étant problématique depuis quelques années au Québec dans la culture du framboisier (Rubus idaeus) cultivé en champ et sous tunnel. Cette maladie fongique causée principalement par deux espèces du genre Cladosporium très apparentées (Cladosporium cladosporioides et C. pseudocladosporioides) peut causer des pertes de rendement importantes. Cladosporium peut infecter le framboisier à différents stades de son développement (incluant les stades : boutons floraux, boutons verts dégagés, fruit vert et fruit rouge), mais la peau délicate des fruits mûrs et la présence plus élevée de la drosophile à ailes tachetées (DAT, Drosophila suzukii) lors des récoltes contribuent grandement à augmenter la susceptibilité de cette culture à cette maladie. La DAT est rapportée comme étant un vecteur important impliqué dans la propagation de la maladie et les blessures occasionnées par cette dernière peuvent agir comme portes d’entrées pour C. cladosporioides, C. pseudocladosporioides ainsi que d’autres agents pathogènes. La présence de pucerons au champ favoriserait aussi la présence de la maladie. Le caractère saprophyte de Cladosporium fait en sorte que celui-ci peut croître sur le miellat, augmentant ainsi l’inoculum au champ.
Les conditions météorologiques rapportées pour favoriser le développement des symptômes de cette maladie sont des températures se situant dans un intervalle variant entre 23°C et 29°C, une humidité relative très élevée (≥ 80%) et des précipitations importantes. En culture hors sol et lorsque des filets d’exclusions sont utilisés, l’incidence de la cladosporiose pourrait être plus élevée à cause de la circulation d’air plus restreinte et du taux d’humidité plus élevé.
Les champignons appartenant au genre Cladosporium sont mitosporiques, ils ne se reproduisent que via des conidies. L’épidémiologie de cette maladie dans la culture du framboisier est encore peu étudiée. Les espèces responsables de la cladosporiose chez le framboisier (C. cladosporioides/C. pseudocladosporioides au Québec) sont reconnues pour avoir la capacité de survivre aux conditions hivernales sous forme de mycélium et de conidies dans les débris végétaux et au niveau des lésions présentes sur les vieilles cannes. Au printemps, l’infection est causée par des spores volatiles ou via des spores ayant hiverné sur des cannes infectées.
Fleurs : Dessèchement/pourrissement (principalement au niveau du pédicelle et de la jonction entre le pédicelle et le réceptacle floral) des boutons floraux et des fleurs. Avec la progression des symptômes, les fleurs ont souvent un aspect brûlé.
Fruits : Au stade fruit vert, une brûlure basale (nécrose) des sépales est observable. Progressivement, le calice, le pédicelle et le fruit vert se momifient. Au stade fruit rouge, l’apparition de mycélium vert olive à noir foncé est souvent observable au niveau du réceptacle. À mesure que l’infection progresse, on peut observer une pourriture complète du fruit ainsi que le développement d’un mycélium noir foncé sur l’ensemble de ce dernier.
Feuilles : Sur les feuilles, de la fumagine peut être présente. Les symptômes sur les feuilles sont toutefois moins communs.
Les symptômes causés par Cladosporium spp. peuvent s’apparenter à ceux causés par Botrytis cinerea. D'ailleurs, il n'est pas rare de détecter ces deux organismes phytopathogènes ensemble.
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Le meilleur moyen pour lutter contre la cladosporiose est la prévention :
- Éliminer rapidement les cannes et le feuillage mort ou taillé au champ;
- Assurer une bonne circulation d’air entre les plants par la taille pour éviter l’accumulation d’humidité;
- Éviter les irrigations par aspersion et les excès d’engrais azotés;
- Avoir un bon contrôle de la DAT et des pucerons;
- En post-récolte, refroidir rapidement les fruits et les manipuler avec soin afin d’éviter les blessures;
- Éviter de cueillir les fruits trop mûrs
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