Les herbicides du groupe 14 perturbent les membranes cellulaires en inhibant une enzyme essentielle à la biosynthèse de la chlorophylle, la protoporphyrinogène oxydase (PPO ou Protox). Ils incluent les familles des éthers de diphényle, les oxadiazoles, les triazolinones, les dicarboximides et les uraciles. Ce sont des herbicides de contact. Ils sont absorbés rapidement par le feuillage, mais ont une diffusion limitée dans la plante. Les tissus atteints par l’herbicide de contact sont brûlés. Les nouvelles feuilles ne sont pas affectées. Les éthers de diphényle sont dégradés par la lumière (photodégradation) et par les microorganismes du sol. Les oxadiazoles sont fortement adsorbés par les colloïdes du sol. Ce sont des herbicides utilisés pour détruire les feuilles larges annuelles et vivaces.
Cas fomésafène – Le fomésafène est un herbicide appartenant à la famille des éthers de diphényle. Cet herbicide est utilisée pour lutter contre plusieurs mauvaises herbes à feuilles larges, annuelles et vivaces. Le fomésafène est homologué dans la culture du soya, des haricots, du concombre, de la pomme de terre et de la fraise. De petites taches brunâtres à rougeâtres peuvent apparaître sur la surface des feuilles peu après le traitement. Les feuilles en croissance des cultures tolérant le fomésafène peuvent montrer des jaunissements et des nécroses, en particulier à des doses élevées d’application. Un « effet bronzé » peut aussi apparaître sur les feuilles en développement. Les plantes qui ne meurent pas cessent parfois de se développer pendant environ une semaine. Les huiles minérales et autres additifs peuvent intensifier les lésions causées aux plantes. L’herbicide ne transite que très peu dans la plante et que par le xylème, et en particulier lorsque les températures sont élevées et la croissance accélérée. Le système racinaire peut aussi absorber l’herbicide. Les résidus de fomésafène dans le sol peuvent induire des dommages aux cultures sensibles (betterave, tournesol, sorgho), un an après son application.
Le fomésafène se dégrade plus rapidement en conditions d'anaérobie.
La résistance des plantes adventices au herbicides du groupe 14 a été rapportée chez plusieurs espèces (amarante de Palmer (Amaranthus palmeri), amarante tuberculée (Amaranthus tuberculatus), petite herbe-à-poux (Ambrosia artemisiifolia), amarante à racine rouge (Amaranthus retroflexus), pâturin annuel (Poa annua) et l'éleusine des Indes (Eleusine indica) aux États-Unis. Au Canada, la résistance a été observée pour le groupe 14 chez la folle avoine (Avena fatua), la kochia à balais (Bassia scoparia) et l'amarante tuberculée; et au Québec chez la petite herbe à poux ainsi que chez l'amarante tuberculée.
Feuille : anomalie de coloration (jaunissement, brunissement, effet bronzé), taches rougeâtres à brunâtres, déformation (plissage gaufrage), nécrose (mortalité).
Tige : anomalie de coloration, taches rougeâtres à brunâtres, nécrose (mortalité).
La phytotoxicité par les éthers de diphényle peut être confondue avec les symptômes provoqués par les benzothiadiazoles, les bipyridyliums, les triazines et les urées. On peut aussi la confondre avec des causes environnementales telles l’abrasion par des particules de sable, les carences minérales (Fe et K) et les taches foliaires bactériennes.
Pour diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur.
Shaner D.L. (Ed) (2014). Fomesafen. Dans Herbicide handbook. 10e éd. Weed science society of America, Lawrence, Kansas. 232-233.