Rouille
Rust
Comparaison entre une feuille de véronique (cv 'Royal Candles') saine et deux feuilles infectées. Les feuilles infectées présentent des taches circulaires brunes. La dimension des taches varie entre 2 et 5 mm. Elles sont réparties au hasard sur le limbe. Le limbe autour des taches prend une coloration brune. Les observations microscopiques ont révélé la présence de téliospores du champignon Puccinia sp., responsable d’une rouille. Chez la véronique, quelques espèces de Puccinia sont rapportées. La conseillère agricole mentionne que 90 % des plants sont affectés.
Une feuille de véronique (cv 'Royal Candles') montre des taches circulaires brunes. La dimension des taches varie entre 2 et 5 mm. Les observations microscopiques ont révélé la présence de téliospores du champignon Puccinia sp., responsable d’une rouille. Chez la véronique, quelques espèces de Puccinia sont rapportées. La conseillère agricole mentionne que 90 % des plants sont affectés.
Véroniques - Rouille (Puccinia sp.)
Véroniques - Rouille (Puccinia sp.)
Description

Les rouilles sont des maladies complexes causées par des champignons qui sont des parasites obligatoires. Elles sont autoïques ou hétéroïques et généralement spécifiques à leur hôte et à leur famille. Dans sa forme la plus complexe, les rouilles ont cinq types de spores (spermatie, écidiospore, urédospore, téliospore et basidiospore).
 
Chez les plantes ornementales, les rouilles sont plutôt rares, hormis la rouille du géranium, et ont peu d’impact économique, contrairement à la rouille chez les céréales. Les plants affectés meurent rarement, c’est surtout la qualité esthétique qui est affectée, les rendant invendables. Chez la véronique, la rouille, causée par le genre Puccinia, est relativement récente (environ 2004). Cinq espèces de Puccinia sont répertoriées chez la véronique soit Puccinia albulensis, P. rhaetica, P. veronicarum, P. veronicae (Eurasie seulement) et P. veronicae-longifliae. Ces rouilles sont autoïques et n’infectent que la véronique. Les feuilles basales sont infectées en premier.

Cycle de la vie

Le champignon se conserve sous la forme de télies dans les débris végétaux, les feuilles infectées laissées sur les plants et les boutures (infection latente). Lorsque la température se réchauffe au printemps, les télies matures éjectent des téliospores qui germent et forment des basides et des basidiospores qui vont infecter les feuilles de véronique. Les basidiospores sont dispersées par le vent, les courants d’air, les éclaboussures d’eau, les outils et lors de la manipulation des plants. Elles vont alors germer et pénétrer les tissus de la plante à travers les stomates. La germination des spores et l’infection nécessitent de l’eau libre sur les feuilles (rosée, pluie, irrigation) et sont favorisées lorsque la température est fraîche (entre 10 et 20 °C) et humide. Quelques jours à plusieurs semaines après l’infection (période de latence), les pustules (télies) se brisent et libèrent des téliospores brun rougeâtre à brunes. Les spores du champignon sont facilement dispersées, mais les plantes survivent habituellement à l’infection.

Symptômes et dommages

Feuille : présence de taches déprimées brun rougeâtre à violacées avec une marge jaune pâle à la face supérieure. À la face inférieure, des taches se forment directement sous celles observées à la face supérieure. Des télies prennent la forme de pustules surélevées brun rougeâtre à brunes. Lors d’infestations graves, des brûlures foliaires se produisent.
 
Plant : la vigueur des plants est affectée. Lors d’infestations graves, les plants peuvent être défoliés.

Ne pas confondre

Chez la véronique, les taches brunes à la face supérieure et les pustules brun rougeâtre à brunes à la face inférieure permettent de distinguer la rouille des autres maladies foliaires.

Méthodes de lutte

La rouille est contrôlée en utilisant du matériel végétal sain et des cultivars tolérants. Les plants doivent être inspectés lors de l’achat et de la plantation. Gardez les nouvelles plantes isolées des plantes établies pendant trois à quatre semaines pour permettre le développement de la rouille, le cas échéant. Assurer une bonne ventilation et un bon espacement entre les plants pour favoriser la circulation d’air. Dépister régulièrement. Maintenir l’humidité inférieure à 80 %. Prioriser l’irrigation goutte à goutte et éviter l’irrigation par aspersion. Si l’irrigation par aspersion est requise, arroser tôt le matin afin de permettre au feuillage de sécher rapidement. Éliminer et détruire les feuilles et les plants infectés. Nettoyer et désinfecter les serres entre chaque production. Aucun traitement fongique n’est homologué contre cette maladie au Québec.

Références et liens

Daughtrey M. L., Wick R. L. & Peterson J. L. (Eds) (2006). Rust Diseases. Dans Compendium of Flowering Potted Plant Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 42.
 
Dreistadt S. H. (2001). Rusts. Dans Integrated Pest Management for Floriculture and Nurseries. University of California, Publication 3402. p. 119-120.

https://nt.ars-grin.gov/taxadescriptions/factsheets/index.cfm?thisapp=Pucciniaveronicae-longifoliae

https://ag.umass.edu/greenhouse-floriculture/photos/veronica-rust

https://www.canr.msu.edu/resources/veronica_rust