Deux types de charbon peuvent infecter le maïs soit le charbon commun (Ustilago maydis) et le charbon des inflorescences (Sporisorium holci-sorghi). Au Canada, le charbon commun est le plus fréquent. Il occasionne parfois des pertes de l’ordre de 25 % lorsque la tige et les épis sont affectés. Par contre, cette maladie est considérée comme occasionnelle et mineure à cause des hybrides de maïs qui sont suffisamment résistants au charbon pour empêcher de sérieuses épidémies. Notez que certains pays (Mexique, USA) utilisent les tumeurs du charbon commun du maïs sucré comme un mets recherché (champignon du maïs ou huitlacoche).
Les téliospores survivent dans le sol et les résidus de culture pendant plusieurs années (3 ans). Au printemps, les téliospores germent et vont infecter les tissus blessés ou les zones de croissance rapide. La dissémination des spores est assurée par le vent et l’eau. L’infection se produit lorsque la température varie entre 26 et 34 °C. Des tumeurs se forment alors sur les tissus infectés. La formation de tumeurs cesse lorsque la température est inférieure à 20 °C. Lorsque la membrane des tumeurs se brise, elle libère une masse de spores noires. L’infection des épis se fait par des spores qui germent sur les soies et dont le mycélium progresse ensuite vers le bas des soies pour atteindre les grains. Le développement de la maladie se fait par temps chaud et sec.
Feuille : présence de petites tumeurs brunes, dures et sèches. Elles contiennent peu de spores.
Fleur : présence de tumeurs grisâtres couvertes d’une membrane grisâtre qui se brise pour libérer des téliospores brun foncé à noires d’aspect poudreux.
Épi : les grains sont remplacés par des tumeurs sont couvertes d’une membrane grisâtre qui se brise pour libérer des téliospores brun foncé à noires d’aspect poudreux.
Tige : présence de tumeurs boursouflées et lisses de longueur variable (2 à 10 cm). Les tumeurs sont couvertes d’une membrane grisâtre qui se brise pour libérer des téliospores brun foncé à noires d’aspect poudreux.
Plante : lorsque de grosses tumeurs envahissent la tige sous les épis, les plants peuvent être rabougris, stériles ou produire de petits épis.
Pour diminuer le charbon commun, il faut éviter les blessures mécaniques, les dommages causés par les herbicides, les excès d’azote et de fumier. Il faut éliminer les résidus de culture infectée et utiliser des hybrides de maïs qui possèdent une résistance satisfaisante au charbon commun. Le maïs grain et fourrager est plus tolérant que le maïs sucré.
Bailey K. L., Couture L., Gossen B. D., Gugel R. K. & Morral R. A. A. (Eds) (2004). Charbon commun et Charbon des inflorescences du maïs. Dans Maladies des grandes cultures au Canada. 1ère éd. La Société Canadienne de Phytopathologie, Saskatoon. p. 64-65.
http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/sweet-corn/diseases-and-disorders/common-smut.html#advanced
http://www.agroatlas.ru/en/content/diseases/Zeae/Zeae_Ustilago_zeae/