La fusariose vasculaire du céleri, causée par le champignon Fusarium oxysporum f. sp. apii, est spécifique au céleri. Avant le développement de cultivars résistants, la fusariose vasculaire était considérée comme la maladie la plus importante du céleri. Aujourd’hui, elle demeure une maladie importante en Amérique du Nord à cause de l’apparition de nouvelles races du champignon, mais elle est moins fréquente. En général, le céleri 'Golden Self Blanching' est plus sensible que le céleri vert. La gravité de la maladie est plus sévère lorsque l’infection survient tôt en saison ou que des cultivars sensibles sont employés. Des pertes de rendement et de qualité sont enregistrées. La fusariose vasculaire induit souvent des pourritures secondaires. Les pétioles affectés ont un goût amer. La fusariose vasculaire est répartie de manière éparse ou en foyer au champ.
Le champignon hiverne plusieurs années dans le sol sous la forme de chlamydospores (spores de conservation) ou sur les résidus de culture infectée. Il survit également comme saprophyte sur les racines des mauvaises herbes asymptomatiques (chénopode blanc (Chenopodium album), pied-de-coq (Echinochloa crus-galli), pourpier potager (Portulaca oleracea)) et des plantes hôtes (maïs sucré, chou, carotte). Les chlamydospores germent en réponse aux exsudats émis par les racines du céleri. Le champignon pénètre dans les plants directement par les radicelles ou par les racines blessées, principalement lors de la transplantation. Une fois dans la plante, le champignon se déplace directement vers les vaisseaux conducteurs du xylème où il produit une toxine qui est responsable des symptômes observés. La dissémination de la maladie peut se faire lors de la plantation au champ (transplants infectés, sol contaminé), par du sol contaminé (sol de champ contaminé, outil, équipement, chaussure des travailleurs) ou par l’intermédiaire de mauvaises herbes. Elle peut également se faire par l’eau (irrigation, ruissellement) et les particules de sol transportées par le vent. La fusariose vasculaire se développe par temps chaud et dans des sols humides et lourds. Un pH du sol inférieur à 7,0 favorise le développement de la maladie. La période d’incubation varie selon la température du sol, la densité de l’inoculum et la sensibilité de la plante. En production commerciale, les symptômes se manifestent 30 à 40 jours après la plantation. En serre, les symptômes apparaissent entre 15 (30 °C) et 26 (18 °C) jours. La fusariose vasculaire est une maladie monocyclique.
Feuille : lors d’une infection bénigne ou tardive, les feuilles s’enroulent vers le haut, sont plus fragiles et ont une texture plus rugueuse. Lors d’une infection grave, les feuilles extérieures jaunissent puis le jaunissement progresse vers les autres feuilles à mesure que la maladie progresse dans le système vasculaire des racines et du collet. À la fin, le feuillage devient nécrotique.
Pétiole : parfois une rigidité des côtes ou des pétioles externes est observée. Le système vasculaire peut devenir brun rougeâtre à brun.
Collet : le système vasculaire est brun rougeâtre à brun. La coloration interne est visible lorsque le collet est coupé dans le sens de la longueur. Une pourriture interne sèche brune à noire se développe parfois dans le collet et forme une cavité.
Racine : le système vasculaire est brun. Les racines secondaires deviennent brunes et meurent. Le système vasculaire est brun rougeâtre à brun.
Plant : faible croissance puis flétrissent et mortalité.
Les symptômes de la fusariose vasculaire peuvent être confondus avec ceux du phytoplasme de la jaunisse de l’aster, mais dans ce cas, les pétioles du centre sont plus nombreux, tordus et plus petits.
Pour empêcher ou diminuer le développement de la fusariose vasculaire en champ, il faut utiliser des cultivars résistants ou tolérants, des transplants de qualité et une eau de qualité. Favoriser la rotation des cultures (2 à 3 ans) avec des plantes non hôtes (laitue, oignon) et maintenir le pH du sol supérieur à 7,5. Assurer une lutte efficace contre les mauvaises herbes. Travailler les champs sains en premier, bien nettoyer et désinfecter les équipements et outils de travail. Lors de la récolte et de l’empaquetage, utiliser des contenants propres et désinfectés. Il ne faut pas enfouir les résidus de culture infectée dans le sol, car cela ne fait qu’augmenter l’inoculum du champignon dans le sol.
La production de transplants en serre requiert l’utilisation de substrats stérilisés, de surface de travail, d’outils et d’équipements désinfectés.
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https://pdfs.semanticscholar.org/9924/3a4c50d83a66cf6e901a01a650854c9e7d4c.pdf