Brûlure phomopsienne
Upright dieback
Dans cette cannebergière, de petits foyers de plants montrent un dépérissement des pousses. L’extrémité des tiges porte des feuilles brunes. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Phomopsis vaccinii, responsable du dépérissement des pousses.
Description

Au Québec, le dépérissement des pousses est une maladie mineure et occasionnelle chez la canneberge. Elle est causée principalement par les champignons Phomopsis vaccinii et occasionnellement par Synchronoblastia crypta. Le champignon P. vaccinii affecte les éricacées (canneberge, bleuet en corymbe et bleuet nain). Cette maladie se manifeste de la floraison à la récolte. Dans les jeunes cannebergières, les plants affectés sont répartis en petits foyers tandis qu’ils sont distribués de manière éparse dans les plus vieux champs. Des pertes de rendement sont signalées lorsque 20 % des pousses sont affectées.

Cycle de la vie

Le champignon P. vaccinii hiverne au champ sur les tiges et les fruits sous la forme d’ascospores. Le champignon serait partiellement détruit au cours de l’hiver puisque dans les cannebergières fortement infectées l’année précédente, le niveau de la maladie est faible le printemps suivant. Le cycle infectieux de Phomopsis vaccinii n’est pas bien connu. On sait que les nouvelles infections sont initiées au printemps lorsque les ascospores arrivent à maturité en même temps que le début du gonflement des bourgeons. Les hyphes produits par les ascospores infecteraient ces jeunes tissus. Les symptômes apparaissent environ 4 semaines après l’infection. Le champignon infecte aussi les nouvelles pousses au stade « élongation de la tige » et les fleurs. Cependant, il peut attaquer les plants tout au long de la saison de croissance. Le champignon peut être isolé des tiges après juillet tandis qu’il peut être isolé des fleurs en juin et juillet. Il serait également présent sur des tissus asymptomatiques. Le dépérissement des pousses peut survenir à n’importe quel moment de la saison, mais les symptômes apparaissent au champ lorsque les plants sont stressés à la suite d’une période de sécheresse ou une température élevée de l’air (chaleur). Les températures printanières et automnales sont défavorables au développement de la maladie. Les jeunes champs, ainsi que ceux dont les plants sont luxuriants, semblent plus sensibles aux infections.

Symptômes et dommages

Feuille : le premier symptôme se manifeste par un jaunissement partiel ou total des feuilles terminales des tiges. Par la suite, elles deviennent orange, bronze puis brunes. Elles ne sont jamais rouges. Les feuilles affectées meurent.
 
Fruit : si des fruits sont présents sur les pousses affectées, ils se dessèchent au fur et à mesure que les plants dépérissent.
 
Tige : les tiges et les plants peuvent dépérir à partir du haut de la plante jusqu’aux tiges souterraines. Les racines ne sont jamais affectées.

Ne pas confondre

Le dépérissement des pousses est connu en anglais sous l’appellation ''Upright Dieback'' et cette maladie est souvent confondue avec le ''Uprights Dying Back'' qui est causé par un ensemble de facteurs biotiques et abiotiques.

Méthodes de lutte

Pour limiter le dépérissement des pousses, il faut éviter les stress (blessures lors des récoltes, dommages hivernaux, manque d’oxygène) et une végétation trop luxuriante. Il faut assurer une bonne irrigation lors des sécheresses et utiliser des cultivars résistants (Franklin). La lutte chimique doit être utilisée dans la bonne fenêtre de temps. Elle doit être appliquée au printemps entre les périodes d’éclatement et d’élongation des bourgeons.

Références et liens

Caruso F. L. & Ramsdell D. C. (Eds) (1995). Upright Dieback. Dans Compendium of Blueberry and Cranberry Diseases. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 40-41.

http://www.gnb.ca/0027/60/2011/images/ipm-cranberry-f.pdf

http://digicoll.library.wisc.edu/cgi-bin/WI/WI-idx?type=turn&entity=WI.cranproc1999.p0029&id=WI.cranproc1999&isize=M