Nématode cécidogène
Root-knot nematode
Le système racinaire d'un bégonia jamaïcensis est peu développé. Les racines sont brunes et portent des nodosités distribuées aléatoirement sur celles-ci. La tige et les feuilles sont flétries (non visible ici). Les observations microscopiques des nodules ont révélé la présence du nématode Meloidogyne sp. Ce nématode est responsable de la nodosité des racines.
Le système racinaire d'un bégonia jamaïcensis est peu développé. Les racines sont brunes et portent des nodosités distribuées aléatoirement sur celles-ci. La tige et les feuilles sont flétries (non visible ici). Les observations microscopiques des nodules ont révélé la présence du nématode Meloidogyne sp. Ce nématode est responsable de la nodosité des racines.
Le système racinaire d’un bégonia cultivé en serre est peu développé. Les racines sont brunes et portent des nodosités distribuées aléatoirement sur celles-ci. Les observations microscopiques des nodules ont révélé la présence du nématode Meloidogyne sp., responsable de la nodosité des racines.
Bégonias - Nématode cécidogène (Meloidogyne sp.)
Bégonias - Nématode cécidogène (Meloidogyne sp.)
Bégonias - Nématode cécidogène (Meloidogyne sp.)
Description

Les nématodes sont des vers microscopiques, non segmentés, cylindriques, translucides et invisibles à l’œil. L’utilisation d’un microscope est essentielle afin de pouvoir les observer, car ils ne mesurent que 0,5 à 0,8 mm de longueur. Comme tous les nématodes phytopathogènes, les Meloidogyne sont munis d’un stylet leur permettant de s’alimenter.
 
Les nématodes cécidogènes, responsables de la nodosité des racines, sont probablement les nématodes les plus communs et les plus nuisibles, affectant une gamme d’hôtes impressionnante, dont les plantes ornementales, les cucurbitacées et les solanacées qui sont très sensibles. Parmi les plantes ornementales les plus sensibles, il y a le bégonia, le buis, le glaïeul, le gerbéra, l’hémérocalle et l’hibiscus. Différentes espèces de Meloidogyne affectent les plantes ornementales dont les plus importantes sont le Meloidogyne hapla (climat frais), M. incognita, M. arenaria et M. javanica (climat chaud). Au champ, M. hapla est plus fréquemment observé tandis que dans les serres, toutes ces espèces peuvent être relevées à cause de la température modérée qui y règne, mais au Québec, M. hapla est le plus recensé dans les serres. La grosseur des galles est un indicateur de l’espèce de Meloidogyne. Meloidogyne hapla produit de petites galles plutôt rondes (< 2 mm de diamètre) et une abondance de racines latérales (radicelles) tandis que les autres espèces produisent des galles supérieures à 5 mm de diamètre et des chapelets de renflements de galles répartis le long des racines. En général, les plants sont généralement plus tolérants aux dommages avec le développement et l’âge du système racinaire. La présence des Meloidogyne favorise les maladies secondaires (Fusarium, Phytophthora, Pythium, Rhizoctonia, Verticillium) qui, à partir du sol, peuvent envahir les vaisseaux conducteurs de toute la plante.
 
Meloidogyne hapla est un nématode endoparasite sédentaire qui complète son cycle de développement à l’intérieur des tissus. On les trouve principalement dans les sols sableux à cause de leur grande porosité. Meloidogyne hapla est occasionnel dans les sols, mais cause des dommages importants. En serre, les pertes sont généralement mineures, car le temps requis pour compléter une génération est relativement long (environ 30 jours) pour les potées fleuries. La problématique est plus importante pour les cultures longues (rose, œillet, etc.). Les dommages apparaissent en foyer ou dans le sens de la machinerie. En laboratoire, une coupe transversale des galles racinaires permet de visualiser les femelles matures, qui sont blanches et en forme de poire ou de goutte d’eau.

Cycle de la vie

Le nématode M. hapla hiverne dans les sols infestés (1 à 3 ans), les plantes infectées et les tas de déchets (racines). Leur dissémination est assurée par l’eau (ruissellement, drainage, irrigation), les plants contaminés, le sol, la machinerie, les outils et les travailleurs. Meloidogyne hapla est un endoparasite sédentaire obligatoire qui a six stades de développement soit un stade œuf, quatre stades juvéniles (larvaires) (J1 à J4) et un stade adulte. Tous les stades ont la forme d’un ver et sont mobiles (sauf stade œuf). Au printemps, les œufs permettent le développement du stade juvénile 1 (J1) dans l’œuf qui libère éventuellement le stade juvénile 2 (J2) dans le sol. Les J2 se déplacent, sur de courtes distances, dans un film d’eau, sont attirés par des exsudats racinaires et migrent vers les racines où ils piquent leur apex pour y pénétrer. Meloidogyne hapla envahit les racines lorsque la température du sol varie entre 5 et 35 °C (optimum entre 15 et 20 °C). Les J2 se logent ensuite dans la stèle où ils deviennent sédentaires et injectent des sécrétions dans les cellules périphériques pour stimuler la formation de cellules nourricières qui servent à son alimentation tout au long de son développement. Deux stades juvéniles (J3 et J4) se développent dans les racines. Les J4 relâchent, à travers leur vieille cuticule, un adulte, mâle ou femelle. Les mâles ont la forme d’un ver tandis que les femelles sont en forme de poire. Le mâle n’est pas requis pour la reproduction. La femelle pond ensuite ses nombreux œufs (entre 500 et 1 000) dans une matrice gélatineuse à l’extérieur de la racine lorsque la température du sol se situe entre 15 et 30 °C (optimum entre 20 et 25 °C). Cette matrice gélatineuse protège les œufs et permet de les conserver sur une longue période. Les J2 qui sont libérés des œufs peuvent réinfecter les nouvelles racines. Le cycle est complété entre 3 à 8 semaines selon la température du sol. Plusieurs générations ont lieu au cours d'une saison. Meloidogyne hapla, contrairement aux autres espèces de Meloidogyne, se conserve dans les sols qui gèlent (stades œufs et juvéniles). En présence d’un hôte sensible, la température du sol et l’humidité sont les deux conditions les plus importantes affectant le cycle de vie des nématodes.

Symptômes et dommages

Les symptômes foliaires sont rares et visibles seulement dans les cas d’une infection sévère et lorsque les plants sont en déficit hydrique.
 
Feuille : sont plus petites et jaunes. Les vieilles feuilles jaunissent puis sèchent prématurément.
 
Racine : présence de petites galles blanches sur les grosses racines et les racines latérales avec une prolifération de racines autour des galles. Les racines sont courtes et ramifiées. Diminution du volume racinaire.
 
Plant : nanisme, manque de vigueur, flétrissement aux heures les plus chaudes de la journée, puis mortalité prématurée.

Ne pas confondre

Les galles causées par ces nématodes peuvent être confondues avec les nodules fixateurs d’azote (Rhizobium) retrouvés sur les racines de certaines plantes. Dans ce cas, les nodules s’enlèvent facilement des racines et par une pression des doigts, leur contenu est vidé, ce qui n’est pas le cas avec les galles causées par les nématodes.

Méthodes de lutte

Pour lutter contre M. hapla, il faut faire identifier et dénombrer les nématodes dans des échantillons de sols, particulièrement les sols sableux, en acheminant un échantillon au Laboratoire de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ. En cours de saison, un échantillon composé de sol et de racines peut être prélevé près des plants infectés pour vérifier la présence de nématodes. Pour M. hapla, le seuil de nuisibilité varie selon le type de sol. Utiliser des semences, des boutures, du matériel végétatif (rhizomes, cormes, bulbes) sains et exempts de virus. Examiner attentivement les racines des transplants, contrôler les mauvaises herbes, enlever les débris de culture et les plants infectés et remplacer le sol infesté. Parfois l’utilisation de sols pasteurisés ou traités chimiquement et la culture hors sol sont à privilégier. Des cultivars résistants sont parfois disponibles selon la plante et l’espèce de Meloidogyne. En champ, une rotation des cultures avec des plantes non hôtes (céréales) est requise. L’utilisation de plantes-pièges (épinard, laitue, radis) permet également d’abaisser les populations de nématode.

Références et liens

Daughtrey M. L., Wick R. L. & Peterson J. L. (Eds) (2006). Root-Knot Nematodes. Dans Compendium of Flowering Potted Plant Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 74.
 
Dreistadt S. H. (2001). Root Knot Nematodes. Dans Integrated Pest Management for Floriculture and Nurseries. University of California, Publication 3402. p. 271.

https://www.agrireseau.net/documents/Document_96635.pdf

http://www7.inra.fr/hyppz/RAVAGEUR/3melspp.htm

http://www.apsnet.org/edcenter/intropp/lessons/Nematodes/Pages/RootknotNematode.aspx

http://www.cabi.org/isc/datasheet/33244

http://www.clfs.umd.edu/entm/pdiag/nematology/rootknot.html